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Alice FONTBONNE, postdoc en conception conjointe optique/traitement à l’ONERA


Lauréate au premier accessit du prix de thèse 2022

de la Graduate School Sciences de l'Ingénierie et des Systèmes de l'Université Paris-Saclay

Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview.


Pourriez-vous présenter votre parcours avant la thèse ?

J’ai réalisé mes études à l’Institut d’Optique Graduate School (IOGS), et au fil des années, j’ai pu affiner les sujets sur lesquels j’appréciais le plus travailler, via le choix des cursus et matières en option. Je souhaitais continuer à me spécialiser en optique (conception de systèmes d’imagerie), mais ne pas oublier le côté « programmation et traitement d’images » qui m’attirait également. J’ai donc choisi la filière qui correspondait le mieux à cette spécialisation ! Il s’agissait d’une filière ingénieure équivalant au grade de master 2.


Pourquoi avoir choisi de faire une thèse ?

Je souhaite depuis longtemps faire de la recherche et enseigner… La thèse est une étape nécessaire pour ce genre de parcours, donc je n’ai pas hésité un seul instant à m’y engager. Le fait de m’y être pris tôt (environ 10 mois avant le début de la thèse) a d’ailleurs plutôt joué en ma faveur car il faut savoir que dans la plupart des laboratoires (ou assimilés), les sujets sont souvent pensés et écrits un an avant le début effectif de la thèse. Se faire connaître tôt ne peut que jouer en sa faveur pour être sélectionné, et permet parfois de faire d’une pierre deux coups quant à la sélection du stage de fin d’étude.


Comment bien choisir son sujet de thèse ?

Plus que le sujet de thèse, je pense que bien choisir son environnement est extrêmement important, mais j’y reviendrai…

Pour bien choisir son sujet de thèse, il me semble qu’il faut faire attention à trois points importants. Le premier, c’est l’adéquation du sujet avec sa propre expérience (les cours suivis, les stages réalisés) : il est bien sûr possible de profiter de la thèse pour élargir ses horizons, mais il faut également garder en tête que le début de la thèse sera aussi consacré à « se mettre à niveau » sur le sujet. Moins on a de base, plus cela peut être fastidieux. Or, 3 ans de thèse, ce n’est pas si long que ça…

Le second point qui me semble être important, c’est de vérifier que le sujet nous plaît vraiment : ce n’est pas puisque le titre est joli que le travail au jour le jour est plaisant. Lire les travaux scientifiques mentionnés dans la bibliographie du sujet de thèse peut aider, mais ce qui fera vraiment la différence, c’est de réussir à identifier les tâches à effectuer pour obtenir lesdits résultats : était-ce de la programmation ? Des expériences ? Parmi elles, y avait-il des éléments répétitifs ? L’objectif est de réussir à imaginer comment vos journées vont se passer, en réalité. Cela vous plaît -il ?

Enfin, le dernier point, c’est d’envisager l’après thèse. Avoir une thèse, c’est trois ans d’expérience professionnelle et un diplôme supplémentaire en poche, ce qui ne déplaira généralement pas à votre futur employeur. Cependant, il faut quand même réussir à valoriser cette expérience, et certains sujets s’y prêtent plus que d’autres. Avoir une thèse, c’est être spécialiste d’un sujet. Qui aura utilité de cette spécialité ?


Et finalement, comment bien choisir son équipe ?

Je disais précédemment, un des points les plus importants pour moi me semble être de bien choisir son équipe et la personne qui dirigera sa thèse. En effet, une thèse dure 3 ans – avec de potentiels hauts et bas sur votre moral-, et vous choisissez donc les personnes que vous allez côtoyer pendant cette période. L’idéal est de faire un stage de 6 mois dans l’équipe sur le sujet, avant de s’engager. A défaut, il faudra saisir toutes les possibilités de s’informer, et il en existe plusieurs !

Les discussions informelles avec les autres doctorant·e·s de la personne qui dirigera vos travaux permettent d’appréhender la diversité de ses méthodes d’encadrement face à des personnes ayant différentes personnalités, différents niveaux d’autonomie (même s’il vaut mieux être relativement autonome en thèse…), etc. A quelle fréquence les doctorants voient-ils leurs encadrants ? Sous quelle forme (discussions informelles, présentation de slides… ?). Cela vous conviendrait-il ? Je pense qu’il ne faut vraiment pas hésiter à « creuser » si vous sentez que certaines personnes à qui vous parlez ne sont pas à l’aise dans leur relation avec leur encadrant, pour pouvoir en déterminer les raisons. Le doctorant n’est normalement pas laissé seul si quelque chose se passe mal (il y a des entretiens annuels avec l’école doctorale par exemple), mais rien ne remplace un bon environnement de travail.

Une autre astuce est d’essayer d’assister à une soutenance de thèse d’un doctorant dans l’équipe. En plus de donner une idée de l’objectif à atteindre, il y a beaucoup à retirer de la manière dont ça s’est passé.


Dernière question : faire une thèse, c’était bien ?

J’ai beaucoup apprécié l’expérience de la thèse. Scientifiquement, c’est extrêmement enrichissant dans la mesure où vous passez de « débutant » à « spécialiste » en trois ans. J’ai bénéficié d’un excellent environnement de travail, avec des personnes qui m’ont beaucoup apporté. Cependant, ce qui m’a le plus plu, c’est la diversité du travail de thèse, et l’autonomie qui m’était offerte. Il y a bien sûr le côté recherche qui est plaisant, mais il y a également beaucoup d’autres activités en parallèle. Selon votre école doctorale, vous devez suivre pendant la thèse une centaine d’heures de cours sur des sujets de votre choix. Cela permet de solidifier vos connaissances sur des sujets proches de votre thèse, ou d’ouvrir vos horizons. En parallèle, vous pouvez également enseigner 64 heures de cours (généralement, c’est de l’encadrement de TD et TP), et c’est une expérience qui a largement confirmé mon goût pour l’enseignement. Il y a une très grande variété d’expériences à vivre en thèse et beaucoup d’opportunités différentes offertes par les universités : tout dépend de vos affinités !


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