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Photo du rédacteurAndrea SUAZA MONTALVO

De la curiosité pour la chimie des produits cosmétiques à la recherche internationale : le parcours inspirant d'une ingénieure chimiste.


Andrea SUAZA MONTALVO

Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview


Pouvez-nous vous SVP présenter votre parcours et pourquoi avez-vous décidé de faire une thèse ?

L'histoire commence au lycée, dans un cours de laboratoire où l'on fabriquait des produits de tous les jours. Là, j'ai découvert la magie de la chimie, en particulier celle des cosmétiques, et une curiosité insatiable est née. Ce chemin m'a menée à l'ingénierie chimique.

En troisième année, ma route a croisé celle de la recherche : une équipe de recherche m’a ouvert les portes d’un monde où je me suis révélée. Dès lors, poursuivre cette voie est devenu une évidence. À ma graduation, une reconnaissance académique m’a offert l’accès direct à un programme de troisième cycle, et j’ai entamé une spécialisation en Science et Technologie Cosmétiques tout en continuant à travailler dans mon équipe de recherche en processus chimiques et biochimiques.

Peu après la fin de nos études en ingénierie chimique, et animés par le désir d’offrir de meilleures conditions aux agriculteurs de nos régions tout en valorisant les trésors de notre terre, mon copain et moi avons modestement lancé une entreprise : produire et vendre des huiles essentielles et leurs hydrolats à nos proches. Ce rêve, nourri par notre passion pour la recherche et le respect de nos racines, est devenu une réalité florissante que nous avons continué à développer parallèlement à nos études et activités de recherche. Aujourd’hui, l’entreprise est officiellement constituée en Colombie, et nous collaborons avec des clients pour concevoir des produits uniques à partir de ces précieuses essences.

Proche de la fin de ma spécialisation, une bourse pour jeunes chercheurs s’est présentée. Je l’ai obtenue, et avec elle, une opportunité : poursuivre un master en ingénierie chimique, consacré à l’art complexe de la mise à l’échelle des émulsions cosmétiques.

À la fin de ce parcours, un professeur m’a parlé d’un doctorat en France, centré sur l’analyse des poudres – ces mystérieux composants souvent mal compris mais essentiels en cosmétique. L’idée d’un nouveau défi et d’une nouvelle vie à l’étranger m’a séduite. Mon partenaire de vie, a également trouvé un projet dans cette même ville. Nous avons postulé, été acceptés, et, après notre mariage, nous avons quitté la Colombie pour écrire un nouveau chapitre en France.


Quelles sont pour vous les qualités nécessaires pour réussir en thèse ?

Le chemin du doctorat est une traversée exigeante, où chaque pas demande des qualités multiples. Si je devais choisir une seule vertu pour reprendre ce voyage, ce serait la confiance en moi, toujours éclairée par l’humilité. Mais, sans l’ombre d’un doute, la force qui m’a soutenue le plus profondément a été ma résilience. Cette capacité à me relever chaque jour, à avancer malgré les embûches et à embrasser les défis, a été l’étoile qui m’a guidée à travers cette odyssée semée d’obstacles.


Quelles sont, selon vous, les compétences valorisables apprises grâce au doctorat ?

Le doctorat est un chemin d’autonomie et de persévérance, une école de vie qui nous offre des compétences précieuses, tant pour notre parcours personnel que professionnel. Pourtant, il est parfois facile de sous-estimer leur valeur lorsqu’il s’agit de chercher un emploi ou de mettre en avant son CV. Parmi ces trésors souvent oubliés, la capacité d’apprentissage rapide, affinée tout au long de notre quête doctorale, se distingue comme l’une des plus précieuses. À cela s’ajoutent la gestion de projets et l’autogestion, piliers indispensables pour mener à bien une thèse, qui deviennent des atouts inestimables dans le monde professionnel.


Les femmes sont sous-représentées dans le domaine du STEM (Science-Technology-Engineering-Mathematics), comment s'est déroulé votre doctorat ? Et dans le milieu professionnel ?

Pendant mon doctorat, j’ai eu la chance d’être entourée de femmes extraordinaires : deux directrices de thèse, une collègue doctorante et au moins cinq étudiantes qui ont traversé cette aventure à mes côtés. Toutes, des femmes tenaces et brillantes, chacune vivant ce parcours à sa manière. Pour moi, la sous-représentation féminine n’a jamais été un obstacle. Elle m’a plutôt offert la liberté d’être moi-même, au cœur d’un environnement où des hommes merveilleux m’ont appris à voir le monde sous des angles différents. À travers eux, j’ai découvert des perspectives enrichissantes, et auprès d’elles, j’ai puisé force et inspiration.

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