
Merci beaucoup pour le témoignage
Peux-tu nous parler du contexte dans lequel tu as commencé ta thèse ?
J’ai commencé ma thèse en pleine pandémie de COVID-19, une période marquée par l’incertitude, le stress et les confinements successifs. J’étais loin de mes proches, dans une ville que je connaissais à peine, et les restrictions de déplacement rendaient l’adaptation encore plus délicate. Ce contexte particulier a demandé beaucoup de patience et de résilience. Avec le temps, j’ai appris à avancer malgré l’incertitude, à m’adapter aux contraintes et à rester concentrée sur mes objectifs. Cette expérience, bien que difficile, m’a permis de développer une vraie persévérance et une capacité à m’organiser de manière autonome, des compétences précieuses pour la suite de mon parcours.
Ta thèse semble t’avoir offert bien plus qu’un simple travail de recherche. Quels ont été les aspects les plus marquants pour toi ?
Oui, une thèse, ce n’est pas seulement une accumulation de connaissances ou d’expériences techniques. C’est aussi une véritable école de la rigueur, du respect des deadlines et de la gestion des responsabilités. Travailler sur un projet aussi exigeant m’a appris à structurer mon travail, à organiser mon temps et à collaborer avec des équipes aux profils très variés. Mon sujet étant multidisciplinaire, j’ai eu l’opportunité d’échanger avec des chercheurs en informatique, en biologie, des médecins, des infirmiers, des patients, mais aussi des experts en intelligence artificielle et en ergonomie cognitive. Cette diversité m’a obligée à adapter mon discours et à vulgariser mes travaux pour les rendre compréhensibles pour des spécialistes issus de différents domaines. C’est une compétence précieuse que je ne pensais pas développer autant au départ, mais qui s’est avérée essentielle pour mieux partager et faire avancer mes recherches.
Tu as aussi eu l’occasion d’échanger directement avec des patients et des médecins. Qu’as-tu retenu de ces rencontres ?
Oui, et c’est probablement l’un des aspects les plus marquants de mon parcours. Passer du temps avec des médecins et des patients atteints de maladies chroniques m’a permis de donner une dimension humaine à mes recherches. Derrière les chiffres, les algorithmes et les modèles prédictifs, il y a des vies, des histoires, des espoirs. Ces rencontres m’ont fait réaliser qu’il est essentiel que les outils technologiques restent au service des soignants et des patients. L’objectif est de faciliter la prise de décision et d’améliorer la qualité des soins, tout en préservant l’aspect humain de la médecine.
Peux-tu nous expliquer en quoi consistait ton projet de thèse ?
Mon projet de thèse visait à développer un système d’aide à la décision pour accompagner les médecins dans le choix des traitements des patients atteints de maladies complexes, notamment la sclérose en plaques. L’objectif était de concevoir un outil exploitant les données des patients pour fournir des informations personnalisées et faciliter la prise de décision médicale.
Ce système permettrait aux médecins et aux patients de visualiser ensemble l’évolution de la maladie afin de choisir le traitement le plus adapté. En facilitant la communication médecin-patient et en encourageant une prise de décision partagée, on visait à renforcer l’adhésion au traitement.
Le projet reposait sur une collaboration entre médecins et algorithmes pour développer des modèles guidés par le raisonnement des experts humains. Cette approche visait à favoriser l’adoption de l’intelligence artificielle dans les services de santé en la rendant plus compréhensible et mieux adaptée aux pratiques médicales.
Avec tout ce que tu as appris, quel message aimerais-tu transmettre à ceux qui envisagent une thèse ?
Une thèse est un défi, parfois éprouvant, mais c’est aussi une aventure humaine et intellectuelle incroyable. Elle apprend à être autonome, à collaborer et à s’adapter aux imprévus. Il ne faut pas avoir peur des moments de doute, car ils font partie du processus. Et surtout, il ne faut jamais oublier pourquoi on fait ce travail : derrière chaque projet de recherche, il y a un enjeu, une finalité. Garder cette vision en tête m’a permis de surmonter les difficultés et de donner du sens à chaque étape de mon parcours.