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Foivos MARIAS, 35 ans, gestionnaire des projets à CINEA (Commission Européenne)



Merci d'avoir accepté l'interview


Peux-tu te présenter toi et ton parcours ?

J’ai obtenu mon baccalauréat scientifique grec au Lycée Franco-Hellénique d’Athènes et ensuite j’ai intégré l’INSA (Institut National des Sciences Appliquées) de Rouen Normandie. Je suis ingénieur en génie énergétique avec spécialisation aux énergies renouvelables. J’ai également un Master scientifique en « énergie, fluides et environnement (EFE) » de l’INSA Rouen Normandie et de l’Université de Rouen et un diplôme universitaire en droit de l’énergie nucléaire de l’Université de Montpellier et de l'Agence de l'Énergie Nucléaire de l'OCDE (NEA/OECD, l’abréviation anglaise).

Après mes études, j’ai effectué mon doctorat à l’Université Grenoble Alpes au sein de l’école doctorale I-MEP2 et du CEA-Grenoble/LITEN à l’Institut National de l’Énergie Solaire (INES). Mon doctorat était entièrement financé par le CEA-Grenoble sous forme d’un contrat de thèse de type CTBU d’une durée de 3 ans.

Après un passage au secteur privé en Belgique où j’ai travaillé comme consultant en économie et politiques de l’énergie, j’ai intégré la Commission Européenne et la fonction publique européenne. Plus spécifiquement, j’ai travaillé durant 3 ans à la Direction Générale de la Recherche & Innovation comme gestionnaire des politiques et gestionnaire de projets au sein de l’Unité pour la politique et les projets de l’énergie nucléaire. J’étais en charge du domaine des petits réacteurs (nucléaires à fission) modulaires (« SMR », l’abréviation anglaise) et de la coopération bilatérale en matière de recherche nucléaire entre la Commission Européenne, les États-Unis, la Russie et l’Argentine.

En 2019, j’ai rejoint l’Agence Exécutive de la Commission Européenne pour le climat, les infrastructures et l’environnement (CINEA, l’abréviation anglaise) en tant que gestionnaire de projets. Je travaille pour le Mécanisme pour l’interconnexion en Europe dans le domaine de l’énergie (« CEF-Energy », l’abréviation anglaise). Je suis responsable des projets d’interconnections électriques de nature transfrontaliers comme par exemple entre la France et l’Espagne ou nationaux comme pour le renforcement de réseaux de transport électriques en Bulgarie, en Slovénie et en Roumanie. Je suis responsable de l’évaluation, du suivi de l’implémentation et du financement de projets d’un budget total d’environ 2 milliards d’euro dont environ 750 millions d’euro cofinancés par l’Union Européenne.


Peux-tu présenter ta thèse ?

Les travaux de mon doctorat s’inscrivaient dans la thématique du stockage inter-saisonnier de l’énergie solaire thermique pour l’habitat et le tertiaire dans le but de produire de l’eau chaude sanitaire et du chauffage. Le procédé de stockage consistait à utiliser une réaction chimique réversible. Le surplus solaire estivale est utilisé pour décomposer le produit (réaction endothermique).

En période hivernale les produits sont mis en contact et la chaleur de la réaction exothermique est utilisée pour les applications souhaitées. Le stockage thermochimique en air humide a été étudié d’un point de vue théorique, expérimental et numérique. L’optimisation des échanges thermiques et de la géométrie du réacteur/échangeur thermique était au cœur du travail.

Deux prototypes ont été construit et testé et les résultats expérimentaux ont été utilisés pour la validation des modèles numériques et théoriques. Le deuxième prototype était à une échelle 1/10 du produit industriel visé. Suite à mon doctorat, un prototype à échelle industriel a été conçu et testé.


Comment votre thèse vous a-t-elle aidé jusqu’ici dans votre parcours professionnel ?

Le doctorat m’a beaucoup apporté et m’a également beaucoup aidé dans mon parcours professionnel. Outre les connaissances scientifiques et techniques qui sont très utiles, la méthodologie scientifique utilisée durant la thèse est un outil indispensable, une compétence très important et utile pour comprendre, analyser des phénomènes et proposer des solutions aussi bien dans le cadre de la science mais aussi pour des problèmes plus généraux dans n’importe quel domaine professionnel.

De plus, la thèse m’a aidé à comprendre la complexité de la science et sa force/beauté.

Cela était très utile dans mon travail à la Direction Générale de la Recherche & Innovation pour traduire d’une part les défis sociétaux en questions scientifique et d’autre part les solutions scientifiques, techniques et technologiques en proposition de politiques publiques pour faire face aux problèmes que les sociétés doivent résoudre. L’expérience durant la thèse de la participation à la rédaction des propositions de financement des projets était également très utile par la suite puisqu’il m’aide lors de l’évaluation des propositions des projets.


Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaite se lancer dans une thèse ?

Le doctorat est en réalité l’accomplissement d’un long parcours éducatif et personnel et constitue la fin d’un cycle dans la vie et le début d’un autre. Il constitue une expérience professionnelle majeur et cet aspect ne doit pas être sous-estimé peu importe le type de financement qu’un doctorant a à sa disposition. De plus, il est à mon avis important durant la thèse de tester des approches scientifiques nouvelles et innovantes mais aussi d’étudier des domaines scientifiques en dehors du champ de la thèse pour acquérir une culture générale plus large qui est indispensable dans la vie professionnelle.

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