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Julien MOREAU, Ingénieur de recherche véhicule autonome, STELLANTIS


Julien MOREAU
Julien MOREAU

Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview


Pourriez-vous présenter votre parcours ?

Après une Licence Electronique, Electrotechnique et Automatique (EEA) puis une première année de master Electronique, Automatique, Productique et Signal (EAPS) à l’université de Bordeaux, j’ai décidé de postuler à l’Ecole Nationale Supérieure d’Electronique, Informatique, Télécommunications, Mathématique et Mécanique de Bordeaux (ENSEIRB-MATMECA) au sein de la filière Electronique où j’ai été acceptée en 2ème année sur dossier. Lors de ma dernière année, j’ai choisi de me spécialiser en Automatique et Mécatronique, Automobile, Aéronautique & Spatial (AM2AS) et effectué mon stage de fin d’études au sein de l’équipe CRONE du groupe Automatique du Laboratoire de l’Intégration du Matériau au Système (IMS) de Bordeaux. Laboratoire avec lequel j’avais déjà effectué trois stages auparavant dans le cadre de l’OpenLab de Bordeaux, un laboratoire commun entre l’IMS et le Groupe PSA (maintenant Stellantis). Après mon diplôme d’Ingénieur, j’ai alors eu l’opportunité d’effectuer une thèse industrielle au sein de cette même équipe et de l’OpenLab sur la thématique du véhicule autonome.

 

Pourquoi avez-vous décidé d’effectuer une thèse ?

J’ai toujours voulu faire de la recherche. Dans l’absolu, effectuer un travail de recherche scientifique était plus important pour moi que le domaine dans lequel j’allais travailler.  Ainsi, lorsque l’opportunité de faire une thèse dans un milieu industriel s’est présentée à moi, alliant ainsi sciences, nouvelles technologies et premier pas sur le marché de l’emploi, j’ai bien évidemment sauté sur l’occasion.

De plus, c’était également l’opportunité de parfaire ma formation tout en prenant confiance en mes compétences. Enfin, j’ai été séduit par le fait de mener un projet complet de recherche pendant 3 ans.


Quelle entreprise avez-vous intégré à la suite de votre doctorat et quel poste occupez-vous aujourd’hui ?

En novembre 2019, j’ai continué chez Stellantis en tant que pilote innovation / ingénieur de recherche Automatique/Mécatronique/Intelligence artificielle dans la même équipe où j’ai effectué mon doctorat. J’ai alors continué à travailler dans le domaine du véhicule autonome.

 

En quoi consiste votre poste chez Stellantis ?

D’une part, en tant que pilote innovation, ma tâche principale est d’identifier des sujets de recherche ayant le potentiel d’apporter un intérêt stratégique pour Stellantis lorsqu’ils seront menés à terme. Il faut ensuite monter un ensemble de projets (avec des universités, laboratoires ou start-up) permettant à la technologie de gagner en maturité, allant ainsi de l’idée au prototype. Enfin, pendant ces différentes étapes, j’ai la responsabilité de m’assurer que les différents livrables de ces projets sont conformes aux attendus et besoins des équipes clientes en interne de cette innovation.

D’autre part, en tant qu’ingénieur de recherche, je prends part aux développement techniques des projets d’innovations en encadrant des stages ou des thèses par exemple. Je suis également amené à développer moi-même des algorithmes et des simulateurs de conduite autonome.

 

En quoi votre doctorat vous est-il utile chez Stellantis ?

Le doctorat est un prérequis à mon poste. En effet, cela garantit une connaissance du milieu universitaire et de la recherche scientifique. Ayant mené un projet de recherche de A à Z, les docteurs ont le recul nécessaire pour comprendre les différentes problématiques rencontrées et ainsi être force de proposition pertinentes dans les projets d’innovation et lors d’encadrement de thèses.

 

Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaite se lancer dans une thèse ?

Tout d’abord et selon moi, Il faut se lancer dans une thèse par passion et envie. Si votre seule motivation est d’avoir un CDD de trois ans avec un diplôme, passez votre chemin, il vous sera difficile d’aller au-bout. La thèse est parsemée de moment de doutes et de remises en question. C’est l’essence même de la méthode scientifique et cela est donc intrinsèque au processus de recherche. Dans ces moments-là, il est donc primordial de se rappeler pourquoi nous nous sommes lancés dans une telle aventure. Ainsi si vous l’avez fait pour les bonnes raisons, vous serez toujours capable de rebondir et d’enjamber les obstacles !

Ensuite, je donnerai ce conseil que je donne à chacun de mes doctorants (même si je suis rarement écouté) : il est important au cours de la thèse de rédiger et ce peu importe à quelle étape de la thèse vous en êtes. En effet, selon moi la rédaction est le meilleur moyen de formaliser sa pensée et de prendre du recul sur sa démarche de recherche. Lors de la relecture, on s’aperçoit tout de suite s’il y a des problèmes de raisonnement ou s’il y a des lacunes. Bien évidemment, votre document rédigé lors de votre premier mois de thèse n’aura rien à voir avec votre mémoire final mais garder en tête qu’il est beaucoup plus facile de produire un tel document de manière itératif tout le long de la thèse que d’être confronter au syndrome de la page blanche dans les derniers mois ! Si vous vous imposer cette rigueur rédactionnelle dès le début, vous pourrez mener vos travaux de recherche avec sérénité.

Enfin, le dernier conseil que je donnerai est de partager au maximum (dans la mesure du possible) vos travaux avec les autres. Nourrissez-vous des discussions que vous pouvez avoir avec des confrères chercheurs. Participez le plus possible aux congrès, aux summer school ou aux différents programmes d’échanges. En tant qu’individu nous aurons toujours qu’un seul point de vue sur notre sujet. Partager son travail c’est avoir l’opportunité de multiplier les façons d’aborder les problèmes. Il est plus facile d’emprunter le bon chemin lorsque l’on s’est assuré d’avoir une carte des différents itinéraires possibles !

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