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La thèse, c’est un premier pas dans un monde d’exploration, de rigueur et de croissance personnelle

  • Photo du rédacteur: Inass El Hajj
    Inass El Hajj
  • 16 mai
  • 4 min de lecture

Inass El Hajj
Inass El Hajj

Merci beaucoup pour votre témoignage


Pourriez-vous nous présenter votre parcours et ce qui vous a motivé à faire une thèse ?"

  • Lors de mon stage M2 à l’Université d’Aix-Marseille, je me trouvé orienté vers les sciences des matériaux. Très rapidement, j’ai développé un fort intérêt pour les matériaux à base de carbone, notamment en raison de leurs propriétés remarquables et de leur potentiel dans de nombreuses applications technologiques.

  • C’est dans ce contexte que j’ai décidé de poursuivre une thèse, au sein de l’Institut Jean Lamour à Nancy sur le thème des composés d’intercalation de graphite. Ce sujet m’a particulièrement attiré car il combine des aspects fondamentaux de la chimie du solide et des phénomènes d’intercalation, tout en ayant des retombées concrètes dans des domaines comme l’électrochimie, les batteries ou les matériaux fonctionnels.

  • Ce qui m’a motivé à m’engager dans un doctorat, au-delà de la passion pour la recherche, c’est le souhait de contribuer à une meilleure compréhension des mécanismes structuraux et physico-chimiques de ces systèmes complexes. Le travail de thèse m’a permis de développer des compétences approfondies en caractérisation structurale (DRX, spectroscopie Raman, etc.), en synthèse de matériaux, ainsi qu’en analyse scientifique rigoureuse. Je considère aujourd’hui cette expérience comme une étape essentielle pour évoluer vers une carrière axée sur la recherche et l’innovation, que ce soit dans un cadre académique ou en R&D industrielle.


En quoi consiste ta thèse en quelques mots ?

  • Ma thèse intitulée « Le mélange eutectique LiCl-KCl fondu : un nouveau milieu pour l’intercalation dans le graphite d’alcalino-terreux et de lanthanoïdes » a été réalisée sous la co-direction de Sébastien Cahen et Lucie Speyer à l’Institut Jean Lamour, Nancy au sein de l’équipe matériqux carbonés. Ce travail de thèse porte sur les composés d’intercalation du graphite (CIG), une classe de matériaux bidimensionnels étudiés pour leurs propriétés supraconductrices. L’objectif principal a été d’explorer une méthode innovante de synthèse basée sur l’utilisation d’un milieu eutectique LiCl-KClcomme agent de transfert entre le graphite et certains métaux (Sr, Ba, Yb, Sm). Après synthèse, les composés obtenus ont été analysés par diffraction des rayons X, spectroscopie Raman, microsonde nucléaire et calorimétrie.

  • Deux parties structurent l’étude : la première examine les composés binaires SrC₆ et BaC₆, avec une comparaison détaillée ; des tentatives de synthèse des composés binaires YbC6 et SmC6 sont également reportées.  La seconde est consacrée à de nouvelles phases (α et β) issues des systèmes Ba/LiCl-KCl et Sr/LiCl-KCl, avec une proposition de mécanisme réactionnel. Ces travaux contribuent à une meilleure compréhension des mécanismes d’intercalation du graphite en milieu sels fondus.

 

Quels sont les points les plus difficiles, les plus excitants dans votre parcours de thèse ?

  • Mon parcours de thèse a été à la fois exigeant et très stimulant. L’un des aspects les plus difficiles a sans doute été la gestion de l’incertitude liée à la recherche expérimentale : certains résultats peuvent prendre du temps à arriver ou ne pas correspondre aux attentes, ce qui demande de la patience, de la rigueur et de la capacité à remettre en question ses hypothèses. La maîtrise de techniques comme la diffraction des rayons X ou la microsonde nucléaire a également représenté un défi au début, notamment en termes d’interprétation des données pour bien les comprendre surtout avec la synthèse de nouveau composés.

  • Mais ce sont aussi ces défis qui ont rendu le parcours passionnant. L’un des aspects les plus excitants a été de pouvoir synthétiser et caractériser de nouveaux composés d’intercalation du graphite, dont certains n’étaient pas encore bien documentés dans la littérature. Contribuer à l’avancement des connaissances dans ce domaine, proposer des interprétations ou des mécanismes, et voir son travail prendre forme à travers des résultats concrets et originaux, a été particulièrement gratifiant. De plus, la richesse des échanges au sein du laboratoire, l’harmonie de l’équipe et la compréhension ainsi que l’aide des encadrants ont enrichi et amélioré mon expérience scientifique et humaine tout au long de la thèse.


Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaite se lancer dans une thèse 

  • Le premier conseil que je lui donnerais serait de bien s’interroger sur ses motivations. La thèse est un projet long, pouvant parfois être difficile, qui demande rigueur, persévérance mais aussi une véritable curiosité scientifique. Il est essentiel de choisir un sujet qui l’intéresse vraiment, car c’est cette motivation personnelle qui l’encouragera dans les moments de doute ou d’adversité.

  • Le second conseil serait de bien se renseigner sur le laboratoire, sur l’équipe d’encadrants ainsi que sur les conditions de travail avant de s’engager. L’environnement humain et scientifique est un facteur clé de réussite d’un doctorat. Il faut également être prêt à faire preuve d’autonomie, tout en sachant solliciter de l’aide quand c’est nécessaire. Au-delà d’avoir un bon organisationnel, la gestion de son temps et de ses priorités ainsi qu’une certaine flexibilité par rapport aux aléas expérimentaux ou scientifiques sont des qualités importantes.

  • Enfin, le troisième conseil serait de rester ouvert, d’échanger avec d’autres chercheurs, de participer à des formations, des conférences ou de s’engager dans des collaborations. La thèse est plus qu’une période de recherche, c’est aussi une période de maturation humaine et professionnelle.

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