La thèse - un voyage unique
- Anh-Dung TRAN
- 6 mai
- 3 min de lecture

Chargé de Projet, Metropolitan railway management board (MRB), Hanoï, Vietnam
Merci beaucoup pour votre témoignage
Pourquoi avez-vous choisi la France pour votre parcours académique ?
Après avoir étudié à l'École Supérieure de Génie Civil de Hanoï, dans la filière francophone, j’ai eu la chance de recevoir la bourse d’excellence Eiffel, attribuée par le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères. Cette opportunité m’a permis de poursuivre mes études en France, un pays reconnu mondialement pour la qualité de son enseignement supérieur, notamment dans les domaines de l’ingénierie.
J’ai intégré l’École Nationale des Travaux Publics de l’État (ENTPE) pour un double cursus ingénier-master en Génie civil, spécialisé en Sols et infrastructures. Ce cursus rigoureux m’a offert une formation technique solide, tout en m’ouvrant à une approche multidisciplinaire. Par la suite, l’Université d’Évry – Paris-Saclay, laboratoire LMEE plus précisément, m’a donné l’opportunité de poursuivre mon parcours académique et de m’ouvrir davantage à la recherche scientifique.
Actuellement, je travaille au sein du Conseil de gestion du réseau ferroviaire métropolitain (MRB) de Hanoï, au Vietnam, un partenaire de la France. Je souhaite pouvoir contribuer activement au partenariat stratégique franco-vietnamien à travers la réussite des projets de développement du réseau ferroviaire métropolitain dans le pays.
En quoi consiste votre thèse en quelques mots ?
Ma thèse de doctorat, intitulée « Application de l’apprentissage automatique pour la construction des courbes de fragilité sismique », s’inscrit à l’intersection entre l’ingénierie structurelle et l’intelligence artificielle. J’y ai utilisé des techniques d’apprentissage automatique pour prédire la réponse d’une structure soumise à des excitations sismiques, puis j’ai amélioré la construction des courbes de fragilité sismique, qui sont essentielles pour évaluer la vulnérabilité des infrastructures. Il constitue une aide précieuse à la décision pour les ingénieurs et les gestionnaires de risques, notamment en matière de planification urbaine, de conception parasismique ou de gestion de crise. En somme, il s’agit d’un pas vers des systèmes plus intelligents et plus résilients face aux catastrophes naturelles.
Qu’est-ce que la thèse pour vous ?
Pour moi, la thèse a été un véritable grand voyage, à la fois intellectuel et personnel. C’est une expérience intense, ponctuée de défis, d’incertitudes et parfois de solitude. Le stress fait souvent partie du quotidien, mais il est toujours accompagné de petites victoires, de moments de joie et de satisfaction profonde.
Ce parcours m’a appris la persévérance, l’autonomie, et la rigueur scientifique. Mais au-delà des résultats obtenus, c’est le chemin parcouru qui en fait toute la richesse. Les découvertes, les échanges avec les encadrants et les collègues, les heures passées à résoudre un problème ou à célébrer une avancée : tout cela contribue à faire de la thèse une aventure humaine marquante.
C’est un trajet exigeant, mais dont la beauté réside justement dans les efforts déployés pour aller toujours plus loin dans la compréhension et la recherche.
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui envisage de faire une thèse ?
À celles et ceux qui envisagent de faire une thèse, je dirais : profitez pleinement de ce voyage unique — mais préparez-le sérieusement.
Avant tout, soyez certain(e) de votre motivation. La thèse est un parcours long et exigeant, qui demande de l'engagement et de la résilience. Il est important d’avoir un intérêt profond pour votre sujet, car c’est lui qui vous portera dans les moments difficiles.
Soyez également curieux(se). La curiosité est un moteur essentiel en recherche : elle pousse à poser les bonnes questions, à explorer de nouvelles pistes, et à rester ouvert aux idées venues d’autres disciplines.
Enfin, préparez-vous techniquement. Renforcez vos compétences en méthodologie de recherche, en outils scientifiques (statistiques, modélisation, programmation, etc.), mais aussi en communication scientifique : savoir publier vos résultats, les présenter clairement, les défendre... tout cela fait partie intégrante du métier de chercheur.
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