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Ldjoudi MANSERI – Docteur en calcul de structure / Ingénieur d’étude chez Dassault Aviation.



LinkedIn, Theses.fr

Merci d'avoir accepté l'interview.


Pourriez-vous présenter votre parcours et pourquoi avez-vous décidé de faire une thèse ?

J’ai découvert les sciences comme tout le monde au Collège et au fil des années, la Physique et les Mathématiques m’ont de plus en plus intéressé. J’ai donc effectué un Baccalauréat scientifique avec une spécialité en Mathématiques puis deux années de classes préparatoires aux Grandes Écoles à Lyon. J’ai ensuite intégré l’École des Mines pour préparer mon diplôme d’Ingénieur en Ingénierie des Matériaux avancés et des Structures pour l’Aéronautique et le Spatial. Ce domaine m’a toujours fasciné et mon objectif était double en intégrant cette école : découvrir le milieu de l’aéronautique et avoir une formation de très haut niveau pour apporter ma pierre à l’édifice dans ce domaine. Durant ma dernière année, j’ai poursuivi, en parallèle, un Master Recherche en partenariat avec l’ISAE-Supaéro. Ce Master ainsi que mes expériences académiques dans le monde de la recherche (stage en Irlande du Nord, échange académique en Suède) m’ont fait aimer la recherche ; c’est pourquoi j’ai directement poursuivi en thèse de doctorat à l’Institut Clément ADER de Toulouse sur des problématiques d’impact sur les pales d’hélicoptère.


Qu’est-ce qui a été le plus difficile durant la thèse ?

Pour ma part, il y avait deux difficultés : le sujet en lui-même et l’encadrement. Le premier point est commun à la majorité des doctorants je pense. En effet, j’ai travaillé sur un sujet très complexe qui nécessitait de comprendre des mécanismes physiques extrêmement fins afin d’alimenter un modèle numérique qui, lui aussi, était aussi à développer durant la thèse.

Le deuxième point est plus marginal, je l’espère. Je ne dirai pas qui dans mon encadrement a manqué de professionnalisme, mais il est aujourd’hui important de dénoncer quelques pratiques qui gangrènent le milieu de la recherche. Ce n’est pas parce que les doctorants sont « en formation » que les propos désobligeants et réducteurs sont tolérés. Je tiens à remercier, cependant, le reste de l’équipe qui a été très bienveillante et toujours dans une démarche d’accompagnement.

Quel poste occupez-vous aujourd’hui et en quoi votre doctorat vous est-il utile ?

Aujourd’hui, je suis Ingénieur d’études pour Dassault Aviation. J’ai été recruté avant même d’avoir soutenu mon doctorat. En fait, mon travail est dans la continuité de mes travaux de thèse puisque je travaille d’une part à comprendre certains mécanismes de rupture dans les stratifiés composites et d’autre part à développer des outils pour représenter ces phénomènes. Ces derniers sont ensuite déployés pour être utilisés par les Ingénieurs. Donc, sans mon doctorat, je n’aurai jamais eu les compétences pour ce poste.


Que pensez-vous de la valeur du doctorat aujourd’hui ?

Aujourd’hui, il y a une spécificité française du doctorat comme il existe une spécificité des classes prépa. Tout d’abord, auprès du grand public, « docteur » signifie médecin, ce qui est inexact ; il faut donc continuer de partager nos travaux afin de mieux faire connaître le métier de chercheur. D’autre part, il n’est que marginalement reconnu dans l’industrie. Il n’est pas forcément synonyme d’expertise pour les entreprise : c’est là où ils se trompent. Le doctorat témoigne de compétences extrêmement particulières et souvent recherchées dans le milieu de l’innovation ; c’est pourquoi les pays à la pointe de la technologie sont les Etats-Unis, la Chine ou encore l’Allemagne. Ces pays confèrent à leurs docteurs un statut particulier reconnaissant, de facto, leur haut niveau scientifique.

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