Le doctorat est une formation à la découverte
- Oscar COSSERAT
- 19 avr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 16 juin

Merci beaucoup pour votre témoignage
Pouvez-vous nous présenter votre parcours et pourquoi avez-vous décidé de devenir chercheur?
J’ai toujours aimé les découvertes. Mon parcours vers la thèse revient donc à réaliser l’existence du métier de chercheur. En apprenant les mathématiques, j’ai voulu en savoir de plus en plus, pousser plus loin mon étude et ma compréhension de la science et j’ai naturellement été amené à fréquenter des laboratoires de recherche.
Plus en détail, j’ai intégré après le baccalauréat le cursus de mathématiques appliquées de l’Université Paris-Dauphine. J’étais très attiré par le contenu de mes cours de mathématiques parce qu’ils différaient de ce qu’on avait vu au lycée : tout d’un coup, on étudiait des théorèmes abstraits avec des possibilités d’applications beaucoup plus vastes. En troisième année, j’ai eu la possibilité, en parallèle de ma licence, de suivre le cursus CPES. Cela m’a permis de m’initier à la recherche en écrivant un petit mémoire sous la supervision d’un enseignant-chercheur. Ensuite, je suis parti à la Humboldt Universität de Berlin pour une année d’Erasmus en première année de master. Le système universitaire allemand diffère du système français en cela qu’il permet de choisir ses cours de manière beaucoup plus souple. J’ai pu m’initier à des sujets très différents de ce que j’avais côtoyé à Paris, et c’est en prenant goût à cette expérience d’ouverture que je me suis intéressé encore davantage à l’apprentissage des mathématiques. En revenant en France démarrer un master de recherche, j’avais vu suffisamment de domaines différents pour choisir mon sujet de mémoire de master. À l’instar de mon doctorat et de mon domaine de recherche, il a porté sur la géométrique différentielle pour la mécanique théorique. C’est un domaine qui reflète mon parcours parce qu’il est interdisciplinaire et permet des applications concrètes étonnantes de théories mathématiques abstraites.
En quoi consiste votre thèse en quelques mots?
Mon résultat principal de thèse est la démonstration de théorèmes de géométrie différentielle et leur application pour la construction de méthodes numériques nouvelles en mécanique conservative. C’est un résultat qui a ouvert pleins de perspectives de recherche. L’interaction entre mécanique théorique, analyse numérique et géométrie différentielle m’a fait rencontré des chercheurs et chercheuses d’origines variées, aux points de vue différents et aux domaines éloignés des miens. On peut par exemple utiliser les méthodes numériques que j’ai découvertes pour étudier des systèmes dynamiques, ou tenter de généraliser mes théorèmes à des cadres plus généraux pour les appliquer à une famille plus large d’équations.
Quel poste occupez-vous aujourd’hui et en quoi votre doctorat vous est-il utile?
Aujourd’hui, je suis post-doctorant à l’institut de mathématiques de Göttingen, en Allemagne. J’enseigne quelques heures par semaine, et je consacre le reste de mon temps à ma recherche et au fonctionnement de l’institut. Il m’arrive de donner des exposés de recherche à mes collègues, ou d’inviter des orateurs qui viennent d’autres laboratoires pour expliquer leurs travaux à un séminaire. Mon doctorat m’est utile dans mon activité d’enseignement parce qu’il me donne du recul sur mon domaine et me permet de mieux le partager avec mes étudiants. Il m’est aussi, bien sûr, fondamental dans mon activité de chercheur, parce qu’il me procure une spécialisation et une expertise que je peux faire partager aux autres.
Avez-vous des conseils pour une personne qui hésiterait à se lancer dans une thèse?
Une thèse de doctorat est une formation à la recherche par la recherche. Cela mène à un métier formidable, qui consiste à découvrir et partager des connaissances avec des milliers d’autres. En revanche, on peut traverser des passes difficiles, des longs moments pendant lesquels on ne trouve rien. De plus, selon les domaines, le marché de l’emploi est en plus ou moins bon état. Si on garde bien ça en tête, je conseille grandement de se lancer dans une thèse.
J’ai compris le but de l’investigation et l’innovation scientifiques et leur application pratique et professionnelle