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Olivier AUTHELIN, 33 ans - La fabrication additive afin de fabriquer des maquettes de châteaux forts (Ecole normale supérieure de Rennes)



Merci d'avoir accepté l'interview.


Pourriez-vous présenter votre parcours ?

Après un BTS en génie mécanique obtenu en 2010, j’ai travaillé pendant près de 5 ans en région parisienne dans des bureaux d’études en tant que dessinateur – projeteur (industrie pétrolière et pharmaceutique). Pendant ces quelques années, mon désir de reprendre les études afin de devenir ingénieur s’est manifesté jusqu’à prendre la décision, en décembre 2014, de tout mettre en place pour y parvenir. Je suis donc retourné au lycée Robert Doisneau (Corbeil-Essonnes) afin de suivre une classe préparatoire ATS. A l’issue de cette classe préparatoire, j’ai pu intégrer l’Ecole Centrale de Nantes dans laquelle j’ai suivi le cursus ingénieur généraliste (option propulsion et transports en M1, matériaux et procédés en M2). J’ai ensuite eu l’opportunité d’intégrer le laboratoire de recherche en génie civil et mécanique afin de réaliser une thèse portant sur la fabrication additive de composants de grandes dimensions réalisés avec un robot 6-axes et à partir de matériaux polymères. À la suite de cette thèse, j’ai intégré la plateforme technologique SUNI de l’Ecole normale supérieure de Rennes afin de réaliser un projet visant à la réalisation de maquettes de châteaux forts de grandes dimensions. Le projet arrive aujourd’hui à son terme et les objectifs de ce dernier ont été atteints (Figure 1).



Figure 1 Démonstrateur du projet

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Pourquoi avez-vous décidé d’effectuer une thèse ?

A la suite de mon diplôme d’ingénieur, j’avais d’une part envie d’approfondir mes compétences en procédés de fabrication (en particulier en fabrication additive) et d’autre part envie de m’orienter vers des activités de recherche. L’opportunité de continuer dans un laboratoire de mon école m’a permis de fixer ma décision.

De plus, à l’époque ou j’ai débuté ma thèse, les formations en fabrication additive n’existaient pas ou peu (c’est moins le cas aujourd’hui). Cette formation de 3 ans me donnait l’occasion d’avoir une expérience concrète et significative dans un domaine encore en pleine structuration.


Quel poste occupez-vous aujourd’hui et en quoi votre doctorat vous est-il utile ?

Je suis actuellement ingénieur de recherche au sein de la plateforme technologique SUNI (Ecole normale supérieure de Rennes). Mon projet consiste à développer une voie de fabrication de maquettes de châteaux forts de grandes dimensions en partant d’une feuille blanche. Toutes les possibilités sont envisagées, la solution retenue devant correspondre au cahier des charges du projet :

-       Maquettes de grandes dimensions capables de durer dans le temps et de résister aux conditions météorologiques (entreposées dehors) ;

-       Possédant de bonnes propriétés géométriques afin de permettre la restitution de détails architecturaux ;

-       Maquettes bas couts car achetées par de petites municipalités.

Les objectifs du projet ont été remplis et un démonstrateur de grandes dimensions a été réalisé.

Cette mission se situe dans la continuité de mon doctorat. Elle demande de bonnes connaissances en procédés de fabrication additive, une forte appétence pour les expérimentations et une capacité de synthèse permettant d’organiser les différentes étapes de la voie de fabrication. En ce sens, la thèse a été d’un très grand intérêt : elle m’a donné confiance en mes capacités, m’a permis de posséder une grande autonomie dans mon travail mais aussi de m’ouvrir aux échanges techniques et scientifiques avec des personnes à l’intérieur ou à l’extérieur de mon équipe. J’ai tout de suite pu compter sur des réflexes et des pratiques de travail qui m’ont permis de mener à bien ce projet. Je suis convaincu que sans doctorat, la mission aurait été bien plus difficile.


Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaite se lancer dans une thèse ?

Je suivrai à la lettre les conseils de mes professeurs de l’Ecole centrale de Nantes : s’assurer en premier lieu de la qualité de son encadrement, la relation entre un doctorant et ses encadrants étant à mon sens primordiale. De cela naîtra un travail de recherche abouti et un bien être du doctorant dans son environnement de travail. A l’opposé, un encadrement défaillant peut déboucher sur un mal-être au travail et des résultats en demi-teinte. Pour s’assurer de ce point, je conseillerais de contacter des doctorants ou des personnes travaillant avec ses potentiels encadrants.

D’autre part, il faut être conscient de la part de motivation et d’abnégation nécessaire à la réalisation d’une thèse. Les périodes de fortes charges de travail seront présentes, il faut être prêt à vivre cela. La thèse est une période spéciale de sa vie dans laquelle il faut être entouré de personnes bienveillantes.

Je conseillerais également de garder des moments de décompression et de ne pas s’enfermer dans son travail de recherche. Prendre du recul en faisant une pause de quelques jours permet souvent d’avoir des idées et de recharger ses batteries !

Pour finir, il faut garder à l’esprit que la thèse est une formation. C’est une période pendant laquelle on apprend son futur métier, des erreurs seront faites et il ne faut pas être trop dur avec soi-même.

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