top of page

Quentin BLONDEL, Ingénieur Thermicien – Ph.D, R&D et Etudes, au GRETh


Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview.


Pourriez-vous nous présenter brièvement votre parcours vous ayant amené à effectuer une thèse ?

Après avoir effectué mes deux premières années d’études dans les domaines de la chimie et de la thermo-hydraulique, qui m’auront notamment permis de découvrir pour la première fois le domaine de la recherche scientifique lors de mon stage de fin de DUT, j’ai poursuivi mon cursus universitaire à Grenoble en intégrant la formation « Génie des procédés et des bio-procédés parcours pour l’énergie » de l’Université Grenoble Alpes. Au cours de ces trois années de Licence – Master, j’ai pu ainsi poursuivre et approfondir mes connaissances scientifiques et techniques en thermo-hydraulique, et cela, tant sur les aspects théoriques durant ces trois années de formation, qu’appliqués durant les différents stages industriels que j’ai pu réaliser.


Quels ont été vos motivations pour réaliser votre thèse ?

Pour être tout à fait honnête, je n’en avais pas, ou plus exactement, je ne souhaitais pas faire de thèse à la fin de mon diplôme de Master initialement. Ce choix premier découlait à ce moment-là de ma vision d’une thèse : un travail scientifique de haut niveau, théorique, solitaire et qui ne serait compréhensible que par un public restreint d’avertis et bien souvent sans réel impact. Je souhaitais avant toute chose que les différentes connaissances apprises durant ma formation aient une véritable finalité et je voulais de ce fait entrer dans le monde du travail directement après mon bac+5. Mon point de vue a heureusement évolué, en partie, lors de mon stage de fin de Master 2. J’ai eu la chance d’effectuer ce stage sur le sujet qui allait devenir celui de ma thèse et au sein de la même équipe de recherche. J’ai ainsi pu me rendre compte que certaines thématiques et certains laboratoires pouvaient porter sur de vraies recherches appliquées et avec de réelles finalités techniques. Pour finir, l’équipe de recherche, techniciens, ingénieurs et chercheurs étaient réellement attentive quant à l’intégration des jeunes étudiants, doctorants, post-doctorants, ce qui a fini de me convaincre pour poursuivre les travaux débutés lors de mon stage de fin d’études en 3 années supplémentaires de thèse.

Quel poste occupez-vous aujourd’hui et en quoi votre doctorat vous est-il utile ?

A la suite de mon doctorat, j’ai été embauché en CDI au sein de l’association GRETh – le Groupement pour la Recherche sur les Echangeurs Thermiques – en tant qu’Ingénieur Thermicien. Les missions du poste que j’occupe actuellement sont au nombre de trois. La première consiste à réaliser la veille scientifique et technologique du GRETh, dans un but de pérennisation et de valorisation des savoirs techniques et scientifiques des domaine de la thermique et des échangeurs de chaleur, ceci pour les membres de l’association (veille, formalisation et synthétisation, rédaction de rapports et d’articles). La seconde porte sur la formation de techniciens, ingénieurs et chercheurs (membres ou non de l’association) sur les sujets de la thermique et thermodynamique au sein des échangeurs et des systèmes les comportant. La troisième mission de mon poste consiste quant à elle à aider, au jour le jour, les adhérents suivant leurs besoins en conseils d’expertise, recherches bibliographiques et calculs thermo-hydrauliques.

Du fait du poste que j’occupe, particulièrement dans ses spécificités et sa diversité, un très grand nombre de notions que j’ai pu découvrir ou approfondir durant mon doctorat me sont utiles, tant sur les aspects scientifiques que sur les aspects humain et organisationnel. En effet, la première mission de mon travail actuel est très similaire à la partie du travail de thèse portant sur la rédaction d’un manuscrit de thèse ou encore d’articles scientifiques pour une revue à comité de lecture ou une conférence. Concernant ma seconde mission, les compétences en lien avec celle-ci se retrouvent dans mon travail effectué durant ma thèse ; de fait, j’ai été amené à réaliser des conférences et des sessions de formations pour chercheurs et techniciens à propos des installations que j’utilisais alors, mais également sur ma thématique de thèse, ce qui m’a appris à interagir avec un auditoire, lui transmettre et faire appréhender des notions plus ou moins complexes. Enfin, la manière d’aborder ma dernière mission est grandement facilitée par mon expérience de thèse, car cette mission demande d’être capable de raisonner sur de nombreux et différents sujets (dans un domaine global proche), tout en apportant une solution ou une réponse étudiée et appropriée, ce que tout doctorant ou doctorante est amené à faire durant sa thèse.


Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaite se lancer dans une thèse ?

Le premier conseil que je souhaiterais donner à un étudiant ou une étudiante qui voudrait se lancer dans une thèse concerne le fait que l’on effectue une thèse pour soi-même et non pour quelqu’un d’autre, comme sa famille, ou un statut. Si vous ne voulez pas vous-même réellement effectuer une thèse mais que vous vous lancez malgré tout dans ce long chemin, de 3 ans dans le meilleur des cas, 4 ans bien souvent et voire même 5 ans, vous passerez toute cette durée à le regretter et en souffrir tant l’investissement personnel peut être important.

Le second conseil concerne l’encadrement et l’équipe de recherche dans laquelle vous effectuerez votre travail de thèse. J’ai pu croiser et connais un certain nombre de doctorants et doctorantes qui, bien que passionnés par leur sujet de thèse et par leur envie d’en effectuer une pour "les bonnes raisons", ont passé 3 années relativement difficiles du fait de relations compliquées ou mauvaises avec leur encadrement (directeurs et/ou directrices de thèse, mais également encadrants et/ou encadrantes au sein du laboratoire) et/ou les personnels de leur laboratoire de recherche avec qui ils avaient à interagir au quotidien. A mon sens cet aspect de la thèse n’est que peu imaginé et réfléchi en amont de la débuter et doit cependant être réellement pris en compte dans le choix d’un futur doctorant ou doctorante sur son sujet de thèse et laboratoire d’accueil. De ce fait, je ne ferais que conseiller, quand cela est possible bien entendu, d’effectuer son stage de fin d’étude, bac+5, au sein du laboratoire dans lequel se déroulerait potentiellement votre future thèse.

Le troisième et dernier conseil que je souhaiterais apporter vient légèrement nuancer mon premier conseil. En effet, bien que je souligne ici qu’une thèse s’effectue "pour soi", une thèse, du fait de l’investissement personnel et professionnel conséquent que cela engendre, n’influence pas uniquement le doctorant ou la doctorante. Une thèse risque fortement d’impacter votre entourage, famille, amis, conjoint ou conjointe, ou vos relations avec celui-ci. C’est pour cela que ce dernier point est peut-être le plus important, car votre entourage vous aidera à passer les moments difficiles et de doutes qui pourront survenir durant votre thèse. De ce fait, il faut bien avoir conscience de cela et surtout dans le cas d’une vie personnelle partagée avec une autre personne.

Mots-clés :

bottom of page