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Photo du rédacteurRomain WERNERT

Romain WERNERT,chercheur postdoctoral en chimie du solide à l’Université d’Oxford



Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview


Quel est votre parcours ?

En commençant le cycle préparatoire intégré à Polytech Nantes, j’ai tout de suite eu un attrait fort pour la science des matériaux, discipline à la frontière entre physique et chimie. J’ai donc choisi de rejoindre la spécialité « ingénieur matériaux » et à travers mes stages je me suis spécialisé dans le domaine des matériaux pour le stockage et la conversion de l’énergie. En particulier, mon stage de fin de cursus dans les laboratoires de recherche d’un fabricant de batteries Li-ion (Saft Batteries, Bordeaux) m’a amené à collaborer avec un laboratoire académique bordelais, l’institut de Chimie de de la Matière Condensée de Bordeaux. C’est en découvrant celui-ci que j’ai décidé de candidater au sein du groupe de recherche « Matériaux et batteries » sur un sujet innovant concernant le développement de matériaux d’électrodes positives pour des batteries au potassium. Je suis maintenant chercheur postdoctoral au laboratoire de chimie inorganique de l’université d’Oxford ou je développe de nouveaux matériaux à anions mixtes.


En quelques mots, en quoi consiste votre thèse ?

Le lithium, cobalt, cuivre et nickel sont des métaux critiques dont la technologie des batteries Li-ion est très gourmande, posant ainsi des contraintes économiques et géostratégiques sur leur approvisionnement. Pour substituer ces éléments, une solution en cours de développement est de concevoir des batteries dites sodium-ion ou potassium-ion (ces deux éléments sont 1000 fois plus abondants que le lithium). Mes travaux de thèse concernent l’élaboration de nouveaux matériaux d’électrode positive et la caractérisation fine de leur structure cristallographique ainsi que des mécanismes d’oxydoréduction lors du fonctionnement de la batterie K-ion.

 

Quels ont été les éléments importants pour le succès de votre thèse ?

J’ai beaucoup apprécié la grande liberté que mes encadrantes de thèse m’ont laissé. Cela m’a permis de me forger ma propre expérience de chercheur et de mener ma thèse comme je le souhaitais, même si bien sûr elles se sont assurées que je ne m’éloigne pas trop de mon sujet initial. Je crois que ce dont je suis le plus fier est d’avoir réussi à combiner une recherche très fondamentale utile à la communauté des chimistes du solide tout en gardant l’aspect plus appliqué via la fabrication de batteries « prototype » et la mesure de leurs propriétés électrochimiques. J’ai également eu la chance de bénéficier d’un très fort environnement collaboratif à l’échelle nationale j’ai beaucoup échangé avec 4 autres doctorants travaillant sur des sujets connexes au mien. Enfin, j’ai eu l’honneur de recevoir le prix de thèse de la section aquitaine de la Société Chimique de France ainsi que le prix jeune chercheur lors de la conférence Batteries Innovation Days.

 

Quels conseils donneriez-vous à un(e) futur(e) docteur(e) souhaitant poursuivre une carrière académique ?

Le premier conseil que j’aimerais donner est de bien choisir son sujet, de sorte à pouvoir se l’approprier et être moteur de ses recherches. C’est très important d’apprendre à développer ses propres idées et ses petits projets de recherche tôt.

Je conseillerais aussi de lire beaucoup de publication et dans un champ disciplinaire un peu élargi par rapport à celui du sujet de thèse. Choisir 2-3 journaux scientifique et parcourir les nouveaux articles toutes les semaines est un bon moyen de se tenir informé des avancées scientifiques, des tendances et d’élargir ses connaissances générales.

Enfin, je ne peux que recommander à chacun l’adhésion aux sociétés savantes relevant de son domaine scientifique. Cela permet d’affirmer sa position dans la communauté française, d’assister à divers séminaires sans compter que ces associations organisent des prix de thèse, proposent des bourses de voyage pour les doctorants et jeunes chercheurs, et transmettent des offres d’emploi !



 

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