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Simon Clément, CTO at PYTHEAS Technology Inc



Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview.


Pourriez-vous présenter votre parcours et pourquoi avez-vous décidé de faire une thèse ?

Lors des classes préparatoires (PC) et des trois années passées à l’école d’ingénieur ENSE3 à Grenoble, en spécialité ingénierie nucléaire, j’ai apprécié les travaux exploratoires, s’apparentant à de la recherche. J’ai donc décidé d’effectuer une thèse, au CEA (Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternatives), sur le site de Cadarache. Etant intéressé à la fois par la recherche et l’industrie, le CEA était un bon compromis, travaillant à la fois sur des problématiques industrielles en lien avec EDF et Areva, et avec un laboratoire académique (Laboratoire de Mécanique et d’Acoustique, LMA, à Marseille).


Cette thèse a aussi été à l’intersection de plusieurs disciplines scientifiques, étudiant le comportement du cœur des centrales nucléaires sous l’effet de séismes, sous le prisme de l’interaction fluide-structure, de la dynamique non-linéaire, à la fois d’un point de vue théorique et expérimental. A tous les niveaux, cette thèse a été l’occasion pour moi d’évaluer mes préférences en termes de sujet d’étude (dynamique des fluides, mécanique des solides, vibration, dynamique non-linéaire), de type de travaux (théorique, simulation, expérimental), et d’environnement de travail (laboratoire académique, industrie). C’est cette diversité qui a été pour moi le plus grande avantage d’avoir effectué cette thèse.


Quels sont les points les plus difficiles et les plus excitants dans votre parcours de thèse ?

La partie la plus excitante de la thèse est la liberté d’action, avec la possibilité de prendre un sujet en main de A à Z et de le mener au bout. Les difficultés sont les contreparties de cette liberté, qui sont la difficulté à faire des choix d’orientation, tracer sa route dans la grande quantité d’informations présente dans la bibliographie, afin de déterminer une trajectoire cohérente. Il est facile de se perdre (et de perdre en motivation), surtout dans le courant de la seconde année (ou début de troisième année).

De plus, la durée d’une thèse (3 ans pour moi) est à la fois longue puisqu’il faut réussir à rester motivé et concentré sur son projet sur cette durée, mais aussi courte car la rédaction du mémoire de thèse arrive toujours trop vite et de façon trop précipitée. Avoir de bons encadrants et directeurs de thèse m’a évidemment beaucoup aidé, car ils ont été présents et m’ont permis d’avancer et de garder le cap dans les moments de difficulté.


Quel a été votre parcours après la thèse, et quel poste occupez-vous aujourd’hui ?

J’ai eu l’opportunité de passer trois mois dans un laboratoire étudiant les écoulements fluides par instrumentation laser lors de ma thèse, et y ai effectué un postdoc de deux ans après la thèse. J’ai fait ce choix après avoir validé lors de ma thèse ma préférence pour les travaux expérimentaux, qui étaient très prépondérants dans mon postdoc. J’ai de plus une préférence pour la variété dans mes sujets d’étude, plutôt que de me spécialiser dans un sujet en particulier, et étudier la dynamique des fluides plus en détails, en me formant aux outils d’instrumentation laser, m’a été d’un grand atout.

Ce postdoc a ajouté beaucoup de cordes à mon arc, et j’ai ensuite été embauché dans la société PYTHEAS Technology, une PME innovante travaillant sur les matériaux piézoélectriques, en tant que responsable du laboratoire R&D. L’ensemble de mes expériences de thèse et de postdoc m’ont été utiles, puisque c’est la variété de mes compétences en recherche expérimentale qui m’ont permis d’avoir ce poste et de le mener à bien.

Lors des 4 ans passés en tant que responsable du laboratoire R&D, j’ai pris des responsabilités en tant que chef de projet sur plusieurs projets de recherche et de développement de produit, ainsi qu’en recherche de financements et de contrats. Je suis devenu après plus de 4 ans dans l’entreprise directeur technique, supervisant une partie des travaux de recherche ainsi qu’une partie du développement commercial et technologique de l’entreprise.


Pour des raisons à la fois personnelles et professionnelles, je suis aujourd’hui expatrié aux Etats-Unis, en tant que directeur de la filiale américaine de PYTHEAS Technology. Je continue de gérer les projets de recherche en France, tout en développant notre activité aux Etats-Unis.


Quels conseils donneriez-vous aux étudiants qui souhaitent se lancer dans une thèse ?

Il est difficile de donner des conseils définitifs, tant les situations de chacun sont différentes. Un conseil s’appliquant à tous serait tout de même de s’assurer que les encadrants de la thèse seront disponibles, que ce soit le directeur, co-directeur ou encadrant en entreprise. Poser des questions sur l’organisation, la fréquence des contacts avec l’équipe encadrante, et l’appui qu’ils donneront au doctorant est essentiel. De plus, la collaboration avec d’autres doctorants, ingénieurs ou chercheurs est essentielle, et devrait être assurée avant de se lancer dans une thèse.


Le sujet de la thèse est lui-aussi essentiel, mais est de mon point de vue moins important que le point mentionné précédemment. Comme le montre mon parcours (et le parcours de beaucoup de docteurs), il est possible de changer de domaine d’étude facilement. Le plus important est de se faire plaisir, en étudiant un domaine qui vous tient à cœur ou que vous voulez explorer, et dans une équipe où vous vous plairez et vous sentirez soutenu.

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