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Cécile LALANNE, Docteure en mécaniques des fluides et ingénieure R&D en aménagement littoral.



Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview.


Quel a été ton parcours avant le doctorat ?

Après mon baccalauréat en filière scientifique spécialité physique, je ne savais pas vraiment vers quelle formation m’orienter car j’aimais autant la physique que les sciences sociales. J’ai intégré le Cursus Master en Ingénierie (CMI), spécialité mécanique à Sorbonne Université : cette formation en 5 ans allie un socle solide de compétences scientifiques en mathématiques, physique, mécanique, ingénierie et mise également sur des compétences complémentaires avec des modules de sciences sociales, histoire des sciences, gestion de projet, connaissance de l’entreprise et de l’anglais. Lors des trois premières années qui permettent d’obtenir une licence de mécanique, j’ai pu découvrir différentes matières scientifiques et j’ai choisi la mécanique des fluides pour me spécialiser par la suite. Chaque année, des projets et des stages m’ont permis de mettre en pratique mes connaissances et de découvrir au fur et à mesure le monde de l’entreprise et des laboratoires de recherche. J’ai également effectué un semestre à l’étranger à Singapour (NUS) pour découvrir d’autres méthodes d’enseignement et une autre culture. J’ai ensuite fait un master en mécanique des fluides, spécialité aéroacoustique et aérodynamique, dont la deuxième année était en partenariat avec l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers (ENSAM). Durant mon cursus, j’ai fait trois stages sur les problématiques d’inondation urbaine et de submersions marines, dont mon stage de fin d’études. C’est une thématique qui m’a particulièrement intéressée, par ses applications concrètes et ses enjeux environnementaux actuels.

 

Pourquoi as-tu décidé de poursuivre en doctorat après ton master ?

Pendant mes études, licence et master, je n’envisageais pas de faire une thèse. Finalement, après mes cinq années, la poursuite en doctorat m’a parue un choix logique pour consolider ma formation et mûrir un projet professionnel. Mes différentes expériences de stage en laboratoire de recherche et en entreprise m’avaient plu et la thèse me paraissait une bonne opportunité pour continuer d’apprendre et de développer mes compétences avant de me lancer sur le marché du travail. J’ai cependant toujours su que je ne voulais pas me diriger vers une carrière académique après l’obtention de mon doctorat, ce qui n’est pas, à mon sens, contradictoire avec l’envie de faire une thèse, tant le doctorat est valorisable dans une poursuite de carrière en entreprise privée. J’ai eu une opportunité de faire ma thèse avec un chercheur que je connaissais à travers mon cursus et un stage et je me suis donc lancée. Avec le recul, je tiens à souligner l’importance de l’encadrement du doctorat : mon expérience a été particulièrement positive et enrichissante grâce à la bienveillance de mon directeur.

 

Quelles sont, selon toi, les compétences valorisables apprises grâce au doctorat ?

Les apprentissages de la thèse sont doubles : il y a bien sûr les compétences techniques et scientifiques sur un sujet de pointe et d’innovation. Mais cela ne s’arrête pas là et il est important de mettre en avant les compétences transverses acquises grâce à la thèse ! Pour ma part, les trois années de doctorat m’ont permis de gagner en autonomie, en qualités rédactionnelle et orale grâce aux articles et aux conférences et en organisation car la thèse est un projet à gérer pour en assurer le bon déroulé. J’ai eu l’occasion de travailler en équipe avec plusieurs chercheurs, d’enseigner à des étudiants de licence et d’encadrer des stagiaires. Ce sont des compétences qui sont nécessaires et recherchées pour s’intégrer dans le monde de l’entreprise !

 

Et depuis la thèse ?

Après mon doctorat, je savais que je voulais me rediriger vers des thématiques environnementales, sur la gestion du littoral. Mon sujet de thèse portait sur l’évaporation des gouttes d’eau salée, je travaillais donc à très petite échelle, et je souhaitais revenir à des sujets à plus grande échelle.   Mon sujet de thèse spécifique n’a pas été un frein pour changer de domaine. J’ai été embauchée comme ingénieure recherche & développement chez ACRI-IN, un bureau d’études spécialisé dans le génie côtier et l’hydrodynamique fluviale. Je participe à différents projets d’études, de mesures et de modélisations numériques pour des clients publics ou privés. Mes compétences en gestion de projet acquises tout au long de mon parcours m’ont permises de m’adapter rapidement au fonctionnement du bureau d’études et mener à bien mes projets. Avec ma formation, je peux à la fois m’intéresser à des études opérationnelles ou bien des projets de recherche. Mon doctorat est un vrai plus dans mon poste actuel : j’ai par exemple transposé mon expérience de rédaction d’articles pour désormais écrire des mémoires techniques et répondre à des appels d’offre.

 

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