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Efoé WALLACE, Analyste de performance chez Michelin



Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview.

 

Quel est votre parcours avant le doctorat ?

Je suis né, j’ai grandi et fait mes études au Togo jusqu’en 3ème année en Ecole d’Ingénieurs. Après avoir hésité à choisir entre un parcours Maths-Info ou Génie mécanique après mon bac, je décide de faire un parcours en Génie mécanique, que j’intègre sur concours. A la fin de ma troisième année à l’Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs (ENSI) de Lomé au TOGO, un programme d’excellence académique me donne l’opportunité de faire un échange avec l’ENIM en France pour poursuivre mes deux dernières années du cycle d’ingénieurs. Je saisis cette opportunité, et en 5ème année de mon cycle d’ingénieur je fais en plus un master recherche afin de m’ouvrir la porte de la recherche scientifique.

 

Pourquoi avoir choisi de faire une thèse de doctorat ?

Je décide de faire une thèse car à la fin de mes études, je ne me sens pas prêt à entrer sur le marché du travail et je désire aller beaucoup plus loin sur les sujets scientifiques.

Pour capitaliser sur mes atouts et l’attrait que j’ai pour la science, je veux être le plus à l’aise possible de ce point de vue au moment où je rentrerai sur le marché du travail. De plus, je trouve dans la thèse un lieu d’exploration qu’il peut être difficile de trouver dans le monde de l’entreprise qui est mu par des impératifs différents.

A cette époque, j’ai discuté avec des aînés pour recueillir différents témoignages et avis sur le débat travail/thèse. Finalement, je m’oriente vers la thèse.

 

Quels ont été les éléments importants pour le succès de votre thèse ?

Au travers des témoignages que j’avais reçu avant ma prise de décision, puis au cours de mon expérience personnelle de la thèse, je ressors quatre points clés pour réussir une thèse.

-  L’encadrement : Le premier point d’attention pour moi est l’encadrement ; tant au niveau de la compétence qu’au niveau du style. Je parle du niveau de compétence de l’encadrement car il peut arriver que l’équipe d’encadrement veuille s’aventurer sur un sentier complètement nouveau pour elle en s’aidant d’un doctorant. Il faut alors que le doctorant sache le niveau d’exploration dont il pourrait être capable, et être conscient du manque de résultats potentiel auquel il pourrait faire face.

Par ailleurs, une petite enquête auprès d’anciens doctorants de ses encadrants peut l’aider à savoir si le style de management lui conviendra. En ce qui me concerne, j’aimais avoir du temps pour explorer et comprendre dans mon coin avant de partager. Mes encadrants étaient d’accord sur ce mode de fonctionnement, donc on s’entendait très bien.

- Le sujet : Le deuxième point clé est de choisir un sujet suffisamment passionnant pour y passer trois ans ou plus. J’ai travaillé sur la « modélisation du contact pneu chaussée » et j’ai personnellement aimé le fait de pouvoir l’aborder de différentes façons. Je pouvais donc avancer sur certains aspects en parallèle et ne pas déprimer d’être bloqué sur une voie (ce qui peut arriver souvent).

De plus, je voulais un sujet avec une application. Ce choix me permettrait de repartir aisément dans l’industrie par la suite.

- Le laboratoire : Un peu en lien avec le niveau applicatif du sujet, je voulais intégrer un laboratoire qui avait un lien fort avec l’industrie et dont les anciens doctorants avaient pour la plupart rejoins le monde de l’entreprise. La proposition du Lamcos dans ce sens était très bonne.

- L’environnement social : Enfin je voulais être dans une ville cosmopolite. Le choix de la ville en fonction des "activités hors-thèse" est aussi très important pour le niveau d’épanouissement qu’on pourra espérer le long du chemin sinueux que peut être la thèse.

Bien sûr ces clés ne constituent que mon avis personnel basé sur mon expérience.

 

Avez-vous fait une thèse CIFRE ?

Non. J’aurais aimé faire une thèse CIFRE pour le même sujet car la rémunération aurait été plus intéressante mais il n’y avait qu’un financement ANR de disponible. Cela ne m’a pas freiné.

Faute d’une meilleure rémunération, j’ai négocié de pouvoir faire un stage doctoral. Ce qui m’a permis d’aller passer six mois à l’ « University of Oxford ». C’était une opportunité qui était en grande partie possible car je n’avais pas de lien avec l’industrie. Je conseille donc ce genre de négociation pour ceux qui ne font pas de thèse CIFRE.

 

Et après la thèse ?

Aujourd’hui, je suis ingénieur Analyste de Performance chez Michelin. Après avoir beaucoup travaillé pendant ma thèse sur le contact pneu chaussée pour l’application chaussée, je travaille pour la conception des pneus. Ma thèse m’a permis d’appréhender plus rapidement la mécanique du pneu. Elle a constitué une expérience professionnelle à part entière car j’y ai développé des compétences qui me servent dans mon métier actuel. Il s’agit par exemple de l’attrait pour la compréhension, la capacité de faire de la bibliographie, l’esprit critique.

Dans mon métier, je fais un peu moins de mécanique "pure", au profit de la data science. Finalement, avoir fait une thèse de doctorat m’a permis de développer une réelle capacité d’apprentissage à une vitesse élevée. Cela me permet de croire que je suis capable de m’adapter aux environnements les plus complexes, et j’en fais l’expérience dans un des plus grands centres de R&D de France qu’est le site Michelin de Ladoux.

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