Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview
Pouvez-vous décrire le parcours qui vous a mené jusqu’au doctorat ?
Après un bac S j’ai intégré une école d’ingénieurs (Centrale Lyon ENISE) en prépa intégrée puis en spécialisation génie mécanique. Très rapidement j’ai été attiré par les problématiques de mécanique des matériaux, la simulation numérique des procédés et les enjeux liés à la métallurgie. J’ai eu l’occasion de découvrir le monde de la recherche lors d’un stage international dans un laboratoire, c’est à l’issue de cette expérience que j’ai décidé de réaliser un double diplôme en master recherche « mécanique des matériaux et des procédés ». Finalement, j’ai pris la décision de poursuivre en thèse dans l’objectif d’approfondir mes connaissances dans le domaine de la thermomécanique suite aux enseignements de master.
J’ai eu l’opportunité de réaliser une thèse CIFRE avec la société ARQUUS après mon diplôme d’ingénieur dans le cadre d’un projet d’innovation porté par l’entreprise (projet OPTIFAB). Mon rôle au sein de l’entreprise était de développer une technologie de fabrication additive dans l’objectif de produire des démonstrateurs pour qualification au cours de la thèse.
Je souhaitais réaliser ma thèse en entreprise pour acquérir des compétences transverses en plus de l’expertise développée. Ce fut l’occasion pour moi de mener plusieurs projets en parallèle avec pour dénominateur commun l’objectif de la thèse. Dans ce contexte j’ai pu me former à la métallurgie des aciers, à la plasticité des matériaux, à la simulation numérique du soudage et aux procédés lasers.
À la suite de la thèse j’ai eu une courte expérience dans le domaine du nucléaire en validation de pièce sollicitée en fatigue par simulation numérique. Finalement, j’ai rejoint TRA-C industrie en tant que pilote d’activités R&D.
Que retenez-vous de votre expérience en thèse CIFRE ?
La thèse CIFRE est l’occasion d’acquérir une expérience unique, entre les exigences spécifiques au contexte d’entreprise et le monde de la recherche. J’ai pu monter en compétence très rapidement grâce à la confiance des managers en ayant la charge du pilotage de projet et des sous-traitants. J’ai également pu évoluer dans un contexte exigeant scientifiquement en devant fournir rapidement des résultats afin d’assurer la qualification de démonstrateurs en fin de thèse. La dernière année a , quant à elle, permis de se concentrer au développement d’un nouveau modèle numérique de l’apport de matière en réponse aux difficultés rencontrées lors de la production des premiers démonstrateurs.
J’ai rapidement eu la liberté de mener le projet principal (caractérisation de matériaux et production de pièces de démonstration) ainsi que des sujets annexes afin de répondre aux besoins identifiés dans l’entreprise.
La thèse permet de développer des compétences transverses en communication, gestion de projets à long terme, et d’acquérir une ouverture d’esprit ainsi qu’une vision globale des sujets traités. Le fait de rencontrer d’autres chercheurs permet de découvrir d’autres approches d’un même sujet et d’être exposé à de nombreux sujets scientifiques variés. Ces rencontres permettent d’avoir une ouverture d’esprit essentielle à la réussite d’une thèse.
Quel poste occupez-vous actuellement et quel est l’apport du doctorat ?
Je suis actuellement pilote d’activités R&D au sein de TRA-C industrie, une PME innovante que j’ai eu l’occasion de côtoyer au cours la thèse. Mon rôle est de participer au développement et sujet bas TRL (<5) sur un procédé de soudage sans fusion (Friction Stir Welding). J’ai également à ma charge la constitution de dossier de réponse à appel d’offre et le pilotage de projets de R&D collaboratifs. Je participe également à la veille technologique de l’entreprise en participant à différents salons et congrès.
Mon rôle me permet de mettre à profit mes compétences dans les domaines de la mécanique des matériaux et de la métallurgie au quotidien. Mon expérience de gestion de projets m’est également utile pour l’organisation des activités et le suivi de projets de R&D collaboratifs. De plus, j’ai l’opportunité de rester au contact du monde académique au travers des partenariats de l’entreprise avec des universités et centre de formation.
Mon poste actuel me permet de relever des défis techniques et scientifiques dans la continuité de la thèse tout en continuant à apprendre au quotidien. Les exigences de l’industrie poussent à rester compétitif et performant afin de répondre au mieux à celles-ci. Dans ce contexte, l’expertise et les « softs skills » acquis en doctorat sont un atout important.
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