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Jean-Marie ROUSSEL, Chef de programme à la Direction Générale de l'Aviation Civile



Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview


Pouvez-vous vous présenter en quelques phrases ?

Je suis ingénieur de l’École Nationale des Travaux Publics de l’État (ENTPE) et passionné par le génie civil et les infrastructures de transport. J’ai été recruté à l’ENTPE en tant qu’élève-ingénieur fonctionnaire du ministère de la transition écologique. Par intérêt pour le domaine public, je me suis engagé à servir l’État pendant au moins huit ans après mes études d’ingénieur.

J’ai fait ma thèse au Laboratoire de Tribologie et de Dynamique des Systèmes (LTDS), également au sein de l’ENTPE. Ce doctorat portait sur la mécanique des chaussées et, plus spécifiquement, sur le développement d’une méthode innovante pour traiter les données issues d’une machine largement déployée pour l’auscultation des chaussées aéroportuaires. J’ai reçu au cours de cette thèse le soutien du Service Technique de l’Aviation Civile (branche technique de la Direction Générale de l’Aviation Civile), où je travaille actuellement comme chef de programme. Cette administration est l’autorité publique pour le domaine aéronautique en France et rattachée au ministère des transports. Je conduis principalement des activités de recherche, en continuité directe avec ma thèse. Je suis aussi régulièrement sollicité pour l’expertise de plateformes aéroportuaires, principalement des bases aériennes mais aussi parfois des aéroports civils.


Qu’est-ce qui vous a conduit à faire une thèse ?

Au cours de la 2e année à l’ENTPE, nous avons eu des cours et TP très intéressants dans le domaine de la route et des matériaux bitumineux. J’ai découvert que c’est un monde passionnant et qu’il existe une équipe de recherche très dynamique dans ce domaine à l’ENTPE. J’ai ensuite fait mon stage de 2e année dans un laboratoire de recherche, à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne. Les sujets étaient enthousiasmants et l’ambiance particulièrement émulative. J’y ai développé un intérêt à la fois pour les sciences expérimentales et pour les méthodes numériques. A mon retour à l’ENTPE en 3e année, j’ai pris contact avec des chercheurs et je me suis renseigné sur le dispositif de thèse pour les élèves fonctionnaires. Début 2017, j’ai candidaté sur un sujet proposé conjointement par l’ENTPE et le Service Technique de l’Aviation Civile.


Qu’est-ce que votre thèse vous apporte dans votre poste actuel ?

Mes études doctorales mon apporté, en premier lieu, des compétences techniques et méthodologiques importantes. C’est un atout considérable pour ceux qui, comme moi, occupent un poste technique mais ce n’est pas le seul avantage. J’ai appris, au cours de mes années de doctorat, à communiquer plus efficacement à l’oral et à l’écrit en problématisant et en organisant ma pensée. J’applique encore aujourd’hui les conseils de mes encadrants et de mes collègues doctorants lorsque je prépare une présentation orale. Par ailleurs, la réalisation d’une thèse répond à des contraintes (temps, ressources, …) et constitue à part entière un premier exercice de gestion de projet. Cette expérience m’aide à identifier plus facilement et plus rapidement les enjeux et le contexte de tous les nouveaux projets qui me sont confiés. Enfin, la détention d’un doctorat implique une légitimité qui facilite les relations entre acteurs, de surcroît dans un contexte international.


Quelle est, selon-vous, la place d’un ingénieur-docteur dans l’administration ?

Je pense que l’administration doit conserver un haut niveau technique, via le recrutement de docteurs, pour garder son indépendance et sa neutralité. En effet, un des rôles des pouvoirs publics est d’accompagner les acteurs privés en les conseillant et en développant des méthodologies. L’indépendance passe par l’autonomie, notamment sur les sujets techniques. La préservation de personnels hautement « techniques » est donc indispensable pour comparer et juger les solutions proposées par les entreprises.

A titre d’exemple, le service dans lequel je travaille encourage l’usage de matériaux recyclés dans les chaussées et diffuse des « bonnes pratiques » concernant la gestion des actifs aéroportuaires. Nous sommes un partenaire de confiance pour les gestionnaires d’aéroports car nous n’entretenons pas de relations économiques avec les entreprises.

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