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Maxence LEVEZIEL, Docteur en microrobotique


Photo Maxence LEVEZIEL
Photo Maxence LEVEZIEL

Premier prix de thèse 2023 du Groupe de Recherche en robotique

Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview.


Quel a été ton parcours avant la thèse ?

Tout au long de mon parcours je me suis intéressé à de nombreux domaines et beaucoup de choses se sont révélées passionnantes à mes yeux,  si bien qu’il a été difficile pour moi de faire des choix à la sortie du lycée. Preuve en est que j’ai réalisé à ce moment-là un stage en bureau d’étude dans le domaine de l’automobile.

C’est pourquoi j’ai décidé de poursuivre en CPGE (classe préparatoire aux Grandes Ecoles) afin de me laisser du temps. Cette fois ci, j’ai choisi de travailler pendant un peu plus d’un an sur un projet portant sur le génie civil dans le cadre d’une des épreuves des concours.

 A la suite de ces deux années j’ai intégré en 2016 SUPMICROTECH-ENSMM à Besançon, école d’ingénieur généraliste avec la possibilité de se former via certains cours aux microtechniques.

En 2017, j’ai eu l’opportunité d’effectuer un stage en laboratoire au sein de l’université d’Oviedo à Gijón en Espagne. Ce stage avait pour sujet la robotique mobile et ce qui m’a tout de suite beaucoup plu, c’est la liberté de faire évoluer mon sujet au fur et à mesure de mes avancées. C’est à partir de ce moment là que j’ai commencé à songer à la réalisation d’une thèse de doctorat.

En dernière année à l’école d’ingénieur, j’ai choisi d’effectuer un Master à l’Université de Bourgogne Franche Comté dans le domaine de la microrobotique en parallèle de l’option Système Mécatroniques et Robotique proposée par mon école.  (Voyez comme les domaines sont variés depuis le début du parcours !).  Durant cette année, j’ai découvert un petit monde passionnant et déroutant, où les forces que nous connaissons le plus ne sont plus prédominantes, où des robots miniatures sont capables de déplacer des objets à peine visible ou encore des robots capables d’effectuer des opérations chirurgicales de manière très précise. Je remercie d’ailleurs tous les intervenants de ces deux formations pour leur passion et la transmission de leurs connaissances.

J’ai alors réalisé mon PFE chez Percipio Robotics, une entreprise bisontine travaillant dans le domaine de la micromanipulation et du micro-assemblage. On m’ a confié un projet passionnant nécessitant de mettre en œuvre des compétences pluridisciplinaires afin de réaliser un démonstrateur à destination du marché horloger. J’ai eu la chance de présenter ce projet au salon EPMT-EPHJ -SMT à Genève .

A la suite de ce stage j’ai décidé de continuer un peu mes études en choisissant de me lancer dans une thèse de doctorat en microrobotique au sein du laboratoire FEMTO-ST, département AS2M et à l’école doctorale SPIM.


Peux-tu nous décrire rapidement ta thèse ?

Ma thèse de doctorat portait sur le développement de solutions robotiques pour la manipulation haute cadence de micro-objets. En partant du constat que malgré des conditions favorables, faible masse des objets à déplacer et faible déplacement notamment, les solutions microrobotiques sont lentes. Cela s’explique en partie par le rapport d’échelle entre le manipulateur et l’objet manipulé qui sont très importantes. Imaginez-vous utiliser un smartphone avec un robot qui aurait la taille de la tour Eiffel, peu pratique n’est-ce pas ? Et bien c’est généralement l’ordre de grandeur entre le système robotique et l’objet manipulé.

Dans le cadre de ma thèse, nous avons développé un robot miniature, avec une empreinte de 2cm par 2cm et un préhenseur intégré capable de d’effectuer des opérations de prise dépose plus de 12 fois par seconde. Si vous voulez en savoir plus je vous invite à lire l’article publié sur le site et regarder la vidéo Youtube.

J’ai soutenu ma thèse de doctorat fin 2023 et mes travaux ont été récompensé par le premier prix de thèse 2023 du Groupe de Recherche en robotique. C’est vraiment un honneur de recevoir ce genre de distinction aussi bien pour moi, que pour le laboratoire. Cela valorise nos travaux et montre que ce que l’on fait trouve un écho dans une communauté un peu plus large que la microrobotique.


Et maintenant que fais-tu ?

A la suite de la thèse, j’ai dans un premier temps effectué un post-doc au sein du même laboratoire avec un objectif de valorisation des travaux de recherche. J’ai alors participé à une étude de marché. J’ai finalement choisi de ne pas me lancer dans l’entreprenariat tout de suite et j’ai rejoint Percipio Robotics en tant qu’ingénieur R&D robotique. C’est à ma connaissance la seule entreprise en France à proposer des solutions industrielles de micromanipulation. Il y a beaucoup de nouveaux défis à relever. C’est ce qui m’a attiré vers ce projet.


Pourquoi avoir fait une thèse ?

La thèse a été avant tout une opportunité pour moi, je veux dire par là que je me suis lancé grâce une concordance de plusieurs facteurs : le sujet proposé, l’équipe d’encadrement, la curiosité et l’envie d’approfondir un sujet dans un secteur de pointe. Je dirais que le deuxième point est presque le plus important puisque le sujet est amené à évoluer au fur et à mesure. L’encadrement à un rôle clé à jouer et est, à mon sens, l’un des facteurs les plus influents sur la réussite d’une thèse au-delà de l’implication et du travail du doctorant. Depuis ma découverte du micromonde et de la microrobotique, je trouve ce milieu passionnant avec des défis à relever, des phénomènes au premier abord déroutants et j’ai eu envie de creuser encore plus. Ces différents éléments font que j’ai décidé de faire une thèse.

Au moment de me lancer, je me suis aussi dit qu’une thèse ne pourrait être qu’un plus que ce soit pour travailler dans le monde académique ou dans l’industrie. Il est aussi important de rappeler que c’est le diplôme qui est universellement reconnu à l’international.


Quels conseils donnerais-tu à un étudiant qui souhaite effectuer une thèse ?

Le premier conseil que je donnerais est de ne pas s’auto-censurer en se disant que la thèse n’est pas faite pour soi ou que l’on a pas les compétences pour la faire. Il n’y a pas de profil type ni de parcours idéal pour faire une thèse et heureusement ! Il faut être conscient que la thèse nécessite un investissement important sur au moins trois années mais il ne faut cependant pas se dire qu’il n’y aura que la thèse dans sa vie et donc se ménager du temps pour des activités extérieures. Enfin, l’un des points importants est de se renseigner si possible sur l’environnement de travail, le laboratoire, les collègues et bien sûr l’équipe d’encadrement. Le dernier point est d’etre sûr que les sujets/ domaines auxquels touche la thèse vous intéressent et vous motivent.

 

Un mot pour conclure ?

Chaque thèse est différente puisqu’elle dépend en grande partie de la personnalité du doctorant. Comme dans toute activité il y a aura des jours plus difficiles et c’est dans ces moments qu’il faut persévérer. Néanmoins, selon moi, la thèse reste une expérience riche en enseignements et un beau challenge à relever.

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