top of page

Récit d’une thèse en métallurgie au service de l’énergie

  • Photo du rédacteur: Julien HOFMANN
    Julien HOFMANN
  • il y a 10 minutes
  • 3 min de lecture

Julien HOFMANN
Julien HOFMANN

Merci beaucoup pour votre témoignage


 

Pouvez-vous retracer votre parcours qui vous a conduit à entreprendre une thèse ?

Après mon bac technologique en 2014, je ne savais pas bien dans quel domaine me lancer, mais une chose était sûre : je souhaitais devenir ingénieur ! J’ai construit mon parcours entre un DUT Mesures Physiques dans les montagnes à Annecy et un Erasmus d’une année dans les terres pluvieuses d’Écosse, pour ensuite intégrer l’école d’ingénieur Polytech Grenoble en science des matériaux. Ce retour dans les montagnes m’a permis d’atteindre mon objectif initial mais également de découvrir le monde de la recherche grâce aux enseignants-chercheurs, bien ancrés dans l’effervescente vie scientifique du bassin grenoblois. J’ai immédiatement accroché : les personnes passionnées qui travaillent, les équipements de pointe, la finesse d’analyse des sujets, tout était réuni. Cette révélation a coïncidé avec ma volonté de me spécialiser dans le domaine de la métallurgie.

J’ai réalisé mon dernier stage d’école à Vulkam, spin-off du laboratoire académique SIMaP, et cela a été un vrai tremplin vers la thèse puisque c’est à cette occasion que j’ai rencontré celui qui allait devenir mon directeur de thèse. À partir de ce moment, l’aventure était lancée !

 

En quoi consiste votre thèse en quelques mots ?

Tout d’abord, pendant ma thèse j’ai travaillé quotidiennement avec des personnes remarquables humainement et techniquement : des encadrants toujours à l’écoute et des collègues toujours prêts à aider !

Ma thèse était financée par la Fondation Grenoble INP via le mécénat de General Electric et s’intéressait à l’endommagement des matériaux utilisés pour la fabrication des turbines des barrages hydroélectriques. L’objectif de ma thèse était de comprendre comment les fissures se propagent dans l’acier à cause de l’implosion des bulles de cavitation. Ces bulles de vapeur sont un vrai poison, aux effets pouvant être dévastateurs !

Les résultats de ma thèse ont permis de proposer un modèle d’endommagement pour simuler numériquement l’érosion causée par la cavitation et pour initier le développement de nouveaux revêtements protecteurs pour se prémunir des effets de la cavitation sur les turbines.

 

Qu’est-ce que la thèse vous a apporté ?

Outre les compétences techniques en métallurgie et en mécanique, je soulignerais particulièrement le développement de méthodes de travail et la prise de recul qui permet d’expliquer des sujets complexes de manière structurée, synthétique et intelligible. La participation à des conférences, la rédaction d’articles et du manuscrit de thèse ont été pour moi des occasions idéales pour développer ce point. En plus de la présentation de mes résultats à des personnes spécialistes, j’ai eu la chance de vulgariser mes résultats : à l’oral à des groupes d’étudiants au séminaire BEST et à l’écrit dans The Conversation. C’était pour moi quelque chose d’important pour que les étudiants et le grand public puissent se rendre compte des recherches qui peuvent se faire dans les laboratoires. La thèse a également été pour moi l’occasion de construire des collaborations avec des acteurs académiques et industriels, comme avec l’Institut de Recherche d’Hydro-Québec par exemple. Cette collaboration m’a permis d’étudier certains points qui n’étaient pas prévus au début de la thèse et de découvrir ce pays ! Le travail en laboratoire académique ne se fait pas de manière solitaire, comme on pourrait le penser quelquefois.

 

Quel est votre poste actuel et que vous a apporté votre doctorat dans ce poste ?

J’ai quitté le monde de l’hydroélectricité pour le nucléaire ! Je travaille pour newcleo, jeune entreprise qui ambitionne de concevoir, construire et exploiter des réacteurs modulaires avancés de génération IV (AMR) refroidis par du plomb liquide et alimentés par des matières nucléaires valorisables. Je travaille dans l’équipe matériaux en tant qu’ingénieur R&D métallurgiste sur la caractérisation des matériaux ainsi qu’à leur sélection. Mon travail est axé sur l’étude des phénomènes de tribologie, de fretting, d’érosion et d’interactions fluide-structure. Je m’épanouis vraiment dans ce travail qui me permet à la fois de développer de nouvelles compétences et de transposer à l’industrie nucléaire ce que j’ai appris pendant ma thèse. La thèse m’a donné des méthodes de travail (bibliographie, prise en main rapide d’un sujet, synthèse) qui me sont utiles au quotidien en plus de la compréhension des mécanismes scientifiques. Finalement, ce n’est qu’après coup que l’on se rend compte de tout ce qu’apporte la thèse !

 

Quels conseils à un étudiant qui souhaite se lancer dans une thèse ?

Je pense qu’il faut accorder autant d’importance au sujet qu’à l’encadrement lors du choix de la thèse puisque les interactions encadrants/doctorants sont très nombreuses ! Pour avoir toutes les cartes en main, il ne faut donc pas hésiter à aller frapper à la porte des laboratoires, discuter avec les enseignants-chercheurs et les doctorants, visiter des laboratoires, interroger les docteurs et lire leurs témoignages !

 

 

 

 

Comments

Rated 0 out of 5 stars.
No ratings yet

Add a rating
bottom of page