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A PhD in industry, a woman in tech: rethinking the narrative.

  • Photo du rédacteur: Ela MVOLO
    Ela MVOLO
  • 9 mai
  • 7 min de lecture

Ela MVOLO EVINA ALEGUE
Ela MVOLO EVINA ALEGUE

Docteure Ingénieure R&D Robotique et Automatisation

Merci beaucoup pour votre témoignage


Can you tell us about your journey leading up to the PhD?

From a young age, I was drawn to science. In the scientific tracks I pursued, I was often one of the only girls in the class. Rather than discouraging me, this reality strengthened my determination to prove that women fully belong in technical fields.

After arriving in France, I studied at UniLaSalle Amiens (formerly ESIEE Amiens), specializing in production systems engineering with a focus on industrial automation and robotics. Fascinated by technology's role in industrial innovation, I completed a research master's in mechatronics at UTC alongside my engineering degree. Continuing on this path, I chose to pursue a CIFRE (Conventions industrielles de formation par la recherche), PhD, combining scientific research with real-world application inside a high-tech company.


What motivated you to pursue a PhD, and why under a CIFRE contract?

As a child, I dreamed of becoming a nuclear physicist. Life eventually led me toward engineering, but my passion for research never faded. The PhD became a way to reconcile the little girl in love with particles and the professional woman passionate about robotic systems.

Directed Energy Deposition (DED) robotic additive manufacturing quickly caught my attention. It offered rigor, real industrial challenges, and strong innovation potential. CIFRE was the obvious path—it immersed me in industry while allowing me to conduct in-depth research. In the end, maybe not nuclear physics, but just as thrilling—and far more useful.

 

What did you take away from this experience, personally and professionally?

Beyond technical knowledge, the PhD was a life school. It taught me to learn—and relearn. To stay curious, resilient, adaptable. Every obstacle became a chance to reinvent myself.

The transversal skills I developed are, in my view, the PhD’s greatest gift: managing uncertainty, interdisciplinary communication, autonomy in solving complex problems. These are what allow me today to thrive in ever-changing environments.

 

What challenges did you face as a woman in a technical field, and how did you overcome them?

Engineering is still a male-dominated world. In both my studies and career, I was often the only woman on a team or in the room. This lack of diversity creates isolation, a constant pressure to prove yourself, and frequent exposure to stereotypes—sometimes subtle, sometimes blatant.

These realities are all too common. They go beyond gender—they stem from culture, education, representation. I chose not to stay silent. I learned to assert myself calmly, to speak even when not invited, to create dialogue where none existed. I fight not just for myself, but for those who come after.

We must act collectively: value women engineers and PhDs, make them visible, let them hold all roles—not just the ones we’re used to giving them. Don’t just ask women to claim their place. Build systems ready to give it to them.

 

How do you view the place of PhDs in industry today?

Unfortunately, the PhD is still poorly understood in many French companies. Too often, PhDs are seen as overly theoretical, disconnected from reality. The 'lab rat' label still exists—and harms our integration and progression.

Yet PhDs bring precisely what organizations need in uncertain times: critical thinking, creativity, autonomy, deep problem-solving. A PhD isn’t a rigid profile—it’s an agile one, trained to think differently and challenge systems.

It’s time companies stop seeing PhDs as oddities to reluctantly accommodate and instead recognize them as strategic assets. Bridging research and industry is not just possible—it’s vital.

 

What advice would you give to future PhDs entering industry?

Be ready to leave your comfort zone—but never who you are. You may be met with skepticism. You’ll need to explain what a PhD is, what makes you different, and why that difference is a strength.

Believe in your value. You’ve learned to think deeply, question, innovate. That’s not a weakness—it’s your superpower. Learn to translate your skills into business language. Humility matters, but so does visibility.

Surround yourself well: mentors, allies, curious peers. And if you can, pave the way for others. Every well-integrated PhD is one more step toward collective recognition of our place in society.




DOCTEURE EN ENTREPRISE, FEMME EN ROBOTIQUE : CHANGER LES REGARDS


Peux-tu nous raconter ton parcours jusqu’au doctorat ?

Depuis mon enfance au Cameroun, j’ai toujours été attirée par les sciences. À l’école, j’étais souvent l’une des seules filles dans ma classe dans les filières scientifiques. Cette position singulière m’a profondément marquée : elle m’a donné de la détermination, de la lucidité, et l’envie de prouver que les filles ont pleinement leur place dans les métiers techniques.

Une fois arrivée en France, j’ai intégré UniLaSalle Amiens (anciennement ESIEE Amiens) où j’ai suivi un cursus en génie des systèmes de production, avec une spécialisation en automatisme et robotique industrielle. Ma fascination pour la technologie et son rôle dans l’innovation industrielle m’a ensuite conduite à poursuivre un master recherche en mécatronique à l’UTC, en parallèle de mon diplôme d’ingénieure.

C’est dans cette continuité que j’ai choisi de m’engager dans une thèse CIFRE (Conventions industrielles de formation par la recherche), un dispositif me permettant de concilier recherche scientifique et application concrète, au sein d’une entreprise de haute technologie.

 

Qu’est-ce qui t’a motivée à poursuivre une thèse, et pourquoi en CIFRE ?

Petite, je voulais devenir docteure en physique nucléaire. Rien que ça ! Bon, la vie m’a finalement orientée vers l’ingénierie, mais l’envie de faire de la recherche ne m’a jamais quittée. C’est un peu comme une boussole intérieure qui ne perd jamais le nord scientifique. Alors, pour réconcilier la jeune moi fascinée par les particules et la grande moi passionnée par les systèmes industriels complexes, j’ai choisi la thèse.

La fabrication additive robotisée, en particulier le dépôt de matière sous énergie concentrée (DED), m’a immédiatement séduite. Ce domaine allie rigueur, enjeux concrets et fort potentiel d’innovation. Et la formule CIFRE s’est imposée naturellement : elle me permettait d’être plongée dans les réalités d’une entreprise tout en menant une recherche approfondie, entre planification des trajectoires robotiques et gestion de redondances cinématiques.

Finalement, ce n’était peut-être pas la physique nucléaire, mais c’était tout aussi stimulant — et surtout, terriblement utile.

 

Qu’as-tu retenu de cette expérience, sur le plan personnel et professionnel ?

Au-delà de l’aspect technique, la thèse a été une véritable école de vie. Elle m’a appris à apprendre… puis à réapprendre. À rester curieuse, à me remettre en question, à faire preuve de résilience et d’agilité. Chaque obstacle a été l’occasion de me réinventer.

Ce que je retiens surtout, ce sont les compétences transversales que le doctorat m’a permis de développer. J’ai renforcé des compétences clés : gestion de l’incertitude, communication et autonomie face à la complexité. Ce sont précisément ces compétences qui me permettent aujourd’hui d’évoluer sereinement dans des environnements exigeants, en perpétuelle transformation.

 

Quels défis as-tu rencontrés en tant que femme dans un domaine technique, et comment les as-tu surmontés ?

L’ingénierie reste aujourd’hui un domaine où les femmes sont encore largement sous-représentées. Dans mes études comme en entreprise, j’ai souvent été l’une des seules femmes dans l’équipe ou autour de la table. Ce manque de diversité se traduit par un isolement, une pression à faire ses preuves et des stéréotypes persistants. Il m’est arrivé qu’on remette en question mes compétences avant même que je prenne la parole, ou que l’on réduise ma légitimité à ma posture plutôt qu’à mes résultats.

Ces réalités ne sont malheureusement pas des cas isolés. Elles touchent nombre de femmes dans les filières techniques. Ce n’est pas qu’une question de genre, mais aussi de culture, de modèles et de représentations.

Face à ces obstacles, j’ai choisi de ne pas me taire. J’ai appris à m’imposer avec calme et rigueur, à prendre la parole même lorsqu’on ne me la donnait pas, à créer des espaces de dialogue là où il n’en existait pas. Ce combat, je ne le mène pas uniquement pour moi, mais aussi pour celles qui viendront après.

Il est temps d’agir collectivement : valoriser les femmes ingénieures et docteures, les rendre visibles, leur permettre d’occuper tous les rôles — pas seulement ceux qu’on leur concède. Il ne suffit plus de leur dire de prendre leur place : il faut que les structures soient prêtes à la leur faire, pleinement.

 

Quel regard portes-tu sur la place des docteurs en entreprise aujourd’hui ?

Malheureusement, le doctorat reste encore mal compris et parfois sous-estimé dans de nombreuses entreprises françaises. Trop souvent, on associe les docteurs à une image caricaturale : celle de profils purement théoriques, déconnectés des réalités opérationnelles. L’étiquette de « rat de laboratoire » continue d’exister, et elle freine leur reconnaissance, leur intégration, et parfois même leur progression en entreprise.

Et pourtant… les compétences développées au cours d’une thèse sont exactement celles dont les organisations ont besoin dans un monde incertain : rigueur, créativité, autonomie, capacité à résoudre des problèmes complexes, à apprendre vite, à analyser en profondeur tout en s’adaptant. Un docteur, ce n’est pas un profil figé : c’est un profil agile, formé à penser autrement et à faire évoluer les systèmes.

Il est temps que les entreprises cessent de considérer les docteurs comme des exceptions à intégrer à contrecœur, et commencent à les voir comme des leviers stratégiques. Créons des passerelles entre recherche et industrie, en valorisant l’expertise au lieu de la redouter. C’est un véritable changement de culture à opérer — mais c’est aussi une chance à saisir pour innover, durablement.

 

Quel conseil peux-tu donner aux futurs docteur.e.s en entreprise ?

Soyez prêt·e·s à sortir de votre zone de confort, à vous adapter… mais sans jamais renoncer à ce que vous êtes. En entreprise, on vous regardera parfois avec curiosité, voire méfiance. Il faudra expliquer la valeur ajoutée du doctorat, et pourquoi c’est un atout, pas une anomalie.

Mon conseil : ayez confiance en votre valeur. Pendant votre doctorat vous apprenez à penser différemment, à creuser, à douter, à innover. C’est une force, pas une faiblesse. Apprenez à vulgariser ce que vous faites, à traduire vos compétences en langage opérationnel, à créer des ponts entre recherche et pratique. L’humilité compte, mais la visibilité aussi.

Enfin, entourez-vous bien. Trouvez des alliés, des mentors, des collègues curieux. Et si vous le pouvez, ouvrez la voie à d’autres. Car chaque docteur·e bien intégré·e en entreprise, c’est un pas de plus vers une reconnaissance collective de notre rôle dans la société.

 

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