Une simple curiosité : savoir jusqu’où je pouvais aller
- Charles-Maxime GAURIAT

- il y a 2 jours
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Dernière mise à jour : il y a 2 jours

Merci beaucoup pour votre témoignage
Pouvez-vous décrire le parcours qui vous a mené jusqu’au doctorat ?
Après avoir obtenu mon baccalauréat scientifique au rattrapage, j’ai intégré un DUT Mesures Physiques, que je n’ai malheureusement pas validé. Cet échec m’a conduit à rentrer en Aveyron, où j’ai travaillé principalement en intérim ainsi qu’à l’usine. Ce fut une période difficile, marquée par la dépression et une profonde remise en question, durant laquelle ma vie n’avait plus vraiment de sens. C’est alors que la mission locale de ma ville m’a proposé une formation diplômante en informatique via l’AFPA, de niveau BTS (RNCP), que j’ai acceptée. Voyant là une véritable porte de sortie et découvrant que ce domaine me correspondait particulièrement bien, j’ai ensuite décidé de reprendre sérieusement mes études à Paris.
J’y ai obtenu un Bachelor en administration des systèmes, puis je me suis orienté vers l’IA et le Big Data pour mon mastère. C’est à ce moment-là que j’ai découvert un domaine qui m’a véritablement passionné : la science des données et l’intelligence artificielle.À l’issue de ces diplômes, je suis rentré en Aveyron juste avant la période du Covid, qui a freiné le lancement de ma carrière. J’ai alors cherché une nouvelle opportunité professionnelle, et une offre de thèse en CIFRE chez Bosch s’est présentée. Ayant toujours voulu voir jusqu’où je pouvais aller, j’ai tenté ma chance. Après une rencontre avec mon futur directeur de thèse au LAAS ainsi qu’avec le responsable chez Bosch, le sujet s’est révélé particulièrement motivant… et j’ai signé.
En quoi consiste ta thèse en quelques mots ?
Ma thèse s’inscrit dans le domaine de l’intelligence artificielle appliquée au pronostic. Son objectif est de pouvoir prédire, à l’aide de l’IA, le temps restant avant qu’un système complexe (comme une machine industrielle) ne tombe en panne. L’enjeu principal est de garantir que le modèle d’intelligence artificielle développé soit à la fois interprétable et explicable : il doit être capable de fournir une justification claire et compréhensible de ses prédictions, aussi bien pour les experts que pour les non-experts.
Comment avez-vous vécu votre doctorat ?
Je l’ai très bien vécu. C’était un projet passionnant, au cours duquel chaque journée me permettait de développer de nouvelles compétences. Le processus de publication nous offre également l’opportunité de nous confronter à l’international, de voyager, mais surtout de donner du sens à notre travail, ce qui renforce la confiance dans notre capacité à mener des recherches.
Concrètement, j’effectuais mes recherches au laboratoire du LAAS trois semaines par mois, et je passais la dernière semaine sur le site industriel afin de mettre en pratique mes hypothèses. Grâce à la disponibilité, à l’écoute et aux critiques constructives de mes excellents directeurs de thèse, j’ai pu appréhender ces trois années sans stress.
Quelles sont, selon vous les compétences valorisables apprises grâce au doctorat ?
La thèse permet de renforcer et de développer de nombreuses compétences utiles dans tous les aspects de la vie. Elle favorise tout d’abord l’organisation, l’autonomie et la rigueur dans le travail. Elle développe ensuite des compétences sociales, notamment la capacité à s’exprimer clairement devant une assemblée et à défendre ses idées. Enfin, et c’est celle qui a eu le plus de sens pour moi, elle permet d’acquérir la capacité à vulgariser des principes complexes.
Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaite se lancer dans une thèse ?
Choisissez un sujet qui a du sens pour vous : tout vous paraîtra plus simple. Entourez-vous des bonnes personnes afin de préserver votre santé mentale tout au long de cette période. N’oubliez pas que vous passerez au minimum les trois prochaines années de votre vie aux côtés de votre directeur de thèse ; assurez-vous donc d’être compatibles, aussi bien sur le plan social que scientifique.
Et enfin : amusez-vous. Ne sacralisez pas la thèse, c’est avant tout un long projet passionnant, qui pourrait s’avérer être l’un des plus beaux passages de votre vie.





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