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Tom MICLOT, Co-tutelle internationale & Etude de la stabilité du génome


Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview


Quel est ton parcours avant la thèse ?

Saisi par les merveilles de la science dans mes jeunes années, je m'éveillai à elle au travers d’un choix d'étude singulier. L'acquisition d'un Baccalauréat technologique en Physique et Chimie m'ouvrit les portes vers un Brevet de Technicien Supérieur (BTS) en Biotechnologies. Là, je pus me familiariser avec les fondements composants le fonctionnement de la recherche. Mais plus encore, il y eut un évènement qui entama le début d'une aventure au cœur de plusieurs nations. Grâce à des accords entre la direction de la formation et un laboratoire de l'Université de Limerick (Irlande), je pus y travailler pendant deux mois en tant que stagiaire. Ce fut l'élan qui motiva mon entrée à la Faculté des Sciences de Nancy. En ce lieu, j'obtins une Licence en Science de la Vie, diplôme qui me transporta jusqu'à un Master en Biotechnologies. En première année du Master se produisit un contact avec la chimie théorique par le biais d'un stage de deux mois au Laboratoire de Chimie Théorique (LPCT) qui m’accueillera plus tard pour la thèse. Puis, l'année qui suivit, l'ardeur de la flamme internationale me poussa à voyager jusqu'en Suisse, à Zurich où je passai six mois à l'Institut de Biochimie pour préparer mon mémoire de master sur les protéines Armadillo.

L'envie de connaître des choses nouvelles grandit, si bien que je pris la décision de faire un deuxième Master en Épistémologie et Histoire des Sciences. Je le fis en parallèle de la deuxième année de mon Master en Biotechnologie et en parallèle de ma première année de thèse. Mais, un tel sentiment ne pouvait se contenter d'un autre Master, alors avec cinq autres étudiants nous entreprîmes un projet de start-up. Ainsi, j’obtins le statut national d'Etudiant-Entrepreneur. Et accompagné par le Pôle entrepreneuriat étudiant de Lorraine (PEEL), le projet fut porté assez loin et se termina après trois ans de développement.


Sur quelle thématique as-tu travaillé pendant ta thèse ?

Mon sujet de thèse concerna la stabilité des acides nucléiques, plus connus sous les noms d'ADN ou ARN. Pour être plus précis, j'étudiais une structure particulière qui n'est en rien la célèbre double hélice, mais plutôt un simple brin enroulé autour d'un atome métallique chargé positivement. Découverte des années 60, ces structures sont aujourd'hui connues sous le nom de G-quadruplex. Au travers des décennies, les recherches démontrèrent le rôle et l'implication des G-quadruplexes dans l'expression des gènes et leur lien avec l'immortalité des cellules cancéreuses. Les articles qui furent publiés pendant les trois années de ma thèse sondèrent les résistances des G-quadruplex vis-à-vis de l'oxydation et des cassures dues aux radiations. Ce n'est pas tout, puisque j'investiguais les mécanismes permettant à certaines protéines de reconnaitre spécifiquement les G-quadruplex. Également, je cherchais à mieux comprendre leur rôle dans les infections virales, notamment le SARS-CoV 2.

Mes recherches furent récompensées par un prix décerné par le département de l'Université de Palerme (Italie), ainsi que par un Prix de Thèse décerné par l’Université de Lorraine (France).


Tu as fait une thèse en co-tutelle internationale France-Italie, que cela t’a-t-il apporté ?

La thèse s'incarna devant moi tels les premiers rayons du soleil éclaircissant l'horizon au moment de l'aurore. Par la forme d'une série de rencontres, cette incroyable opportunité se concrétisa et mena à une thèse en cotutelle internationale. Ayant rejoint les équipes d'Antonio Monari (Laboratoire de Physique et Chimie Théorique, en France) et de Giampaolo Barone (Italie), je rencontrais des gens sympathiques, de cultures et d'horizons différents unis par une passion commune « la recherche » et travaillant en synergie pour faire avancer une même idée à la faveur d’une coopération universelle.

Une thèse en cotutelle symbolise et valorise une Science ouverte et libre, transcendant les frontières humaines, qu'elles soient physiques ou morales. Bercée par une dimension tant internationale qu'interdisciplinaire, ma thèse s'inscrit entre plusieurs mondes. Et, c’est là où théorie et expérience se confondent, que la science révèle sa plus délicate splendeur entre les mains de chercheurs unis.


Quel poste occupes-tu aujourd’hui ?

La pluralité des compétences acquises pendant mes études et mes voyages à l'étranger m'ont ouvert la voie à un poste postdoctoral au prestigieux Institut de chimie physique J. Heyrovsky, à Prague, en République tchèque. Aujourd'hui, mon sujet de recherche s'écarte de celui de ma thèse car j'étudie le lien entre l'organisation structurelle des assemblages d'enzymes et leur rôle dans le contrôle de la régulation des voies métaboliques. Plus en détail, j'étudie le comportement de la phosphofructokinase (PFK), une enzyme limitante de la glycolyse, en ce qu'elle est capable de s'assembler en forme de filament. Mon rôle n'est pas restreint à la recherche pure, parce-que j'assiste le chef d'équipe dans l'organisation et la gestion du groupe.


Un dernier mot …

Malgré les mots précédents, il est illusoire de voir en moi modèle de scolarité, je ne puis l'être. Et la place me manque pour m'exprimer plus longuement.

Depuis toujours je souffre d'un trouble neurodéveloppemental du langage écrit, nommée dyslexie-dysorthographie par le passé. Une singularité qui affecta tout mon parcours scolaire. Et, trop nombreux furent ceux qui, par méconnaissance, critiquèrent mes choix. Mais j’ai cru en moi ainsi que les membres de ma famille. Faisant fi de ces avis néfastes, je vécus mes études tel un baroud d'honneur accomplit pour mon rêve de Sciences. Au prix d'immenses efforts je parvins à l’accomplissement de ce à quoi je me vouai et qui est la Recherche.

Aujourd’hui je suis chercheur et parle le français, l’anglais, l’italien et j’apprends le tchèque. Alors, à ceux qui lisent ces quelques lignes, ne désespérez pas ! Car qu'y a-t-il à perdre lorsque l'on a tout à gagner ?



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