Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview.
Pouvez-vous décrire le parcours qui vous a mené jusqu’au doctorat ?
Je suis partie de loin et mon parcours montre que tout est possible lorsqu’on est déterminé. J’ai réalisé un BAC Economiques et social et nous connaissons tous ce moment charnière où il faut se décider dans quelle voie nous voulons nous orienter après la terminale. Hé bien pour moi, je ne trouvais pas mon bonheur dans le domaine dans lequel j’étais. J’ai donc cherché un moyen de me réorienter (ce qui n’est pas si simple). Après avoir assisté à plusieurs portes ouvertes d’écoles et universités je suis tombée sur une remise à niveau en science proposée à la faculté d’Orsay. C’est le coup de cœur, je postule, je suis acceptée. S’en suit 1 année extrêmement difficile, rattraper 3 ans de programmes scientifique en si peu de temps mais cela valait vraiment le coup. Je prends goût aux sciences, et je ne m’arrête plus : licence, master de chimie Inorganique accompagné de divers stages en laboratoires académique et en industrie. Je découvre le monde professionnel petit à petit et naturellement, mon appétence pour la découverte de nouvelles choses m’a conduit à réaliser un doctorat dans un laboratoire affilié à l’Université Paris Cité.
Comment bien choisir son sujet de thèse ?
De mon point de vue, le choix du sujet prime sur l’environnement. Certes, arriver dans une structure ou les collègues sont gentils, les superviseurs à l’écoute facilite grandement les échanges et la vie au laboratoire. Mais il ne faut pas oublier que l’on travaille seul sur son sujet et qu’il faut avancer. Une thèse c’est ce consacrer à 100% pendant 3-4 ans selon le domaine et le fruit de ces travaux reposent en grande partie sur son investissement personnel. Donc autant dire que l’affinité avec le sujet est primordiale. C’est pourquoi j’ai choisi un sujet qui me passionne, les nanomatériaux et l’électrochimie qui ont pour application l’électrolyse de l’eau. Cette science est en plein essor et la frontière entre la recherche et l’industrialisation est parfois floue. Ce qui permet de travailler en étroite collaboration entre chercheur et industriels.
Comment avez-vous vécu votre doctorat ?
Mes années de thèses sont les meilleures années de ma vie pour le moment. Le fait d’avoir un statut semi étudiant semi salarié permet une transition douce vers le monde du travail. Également durant la thèse on est plongé dans une bulle ou notre projet occupe 80% de notre vie et donc chaque rebondissement du projet impact votre humeur et votre motivation. Certains doctorants le vivent bien et se nourrissent des échecs pour rebondir 2 fois mieux, d’autres ont plus de mal. Cette période est également le moment ou on commence à gagner sa vie et le statut de doctorant fait qu’on en profite, un peu comme un étudiant qui aurait un salaire : on se fait plaisir, on sort avec les autres doctorants. On en apprend énormément que ce soit dans le domaine dans lequel on est, grâces aux échanges quotidien avec les autres doctorants et le personnel qui gravitent autour de nous. Ou bien d’un point de vue personnel en côtoyant des étudiants, des techniciens, des chercheurs et parfois des industriels.
Quel poste occupez-vous aujourd’hui et en quoi votre doctorat vous est-il utile ?
Je travaille dans une entreprise dont le domaine d’expertise concerne toute la chaine de valorisation de l’hydrogène. Je travaille donc pour des projets d’électrolyse, de pile à combustible et de stockage de l’hydrogène. J’ai le statut d’Ingénieur et mes missions sont variées. Je suis attachée à des projets clients mais également je développe des supports de formations que je dispense auprès d’entreprises voulant se former à l’hydrogène. Sans le doctorat je n’aurais pas pu prétendre à ce poste car dans mon travail actuel je suis amenée à m’informer des évolutions scientifiques dans le domaine, chose que j’ai appris à faire en thèse et également à former des personnes. Sur ce volet ce sont des heures d’enseignement dispensé à l’Université pendant mon doctorat qui m’ont préparé à cette tâche. Également, mes capacités de communications et d’organisations n’auraient pas été les mêmes sans la thèse.
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