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Alain DURAND, Consulting Director, Sopra Steria Next.


Alain est aussi Secrétaire Général d'Alumni ONERA, l’association des anciens doctorants et post-doctorants de l’ONERA.

Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview.


1. Quel a été votre 1er poste après avoir quitté l'ONERA ?

En quittant l’ONERA, j’ai rejoint un cabinet de conseil en ingénierie et dans ce cadre j’ai réalisé une mission au sein d’une entité du groupe Safran (Safran Electronics & Defense).

Pendant plus de deux ans, intégré au sein du bureau d’étude, j’ai participé au développement du AASM (Armement Air Sol modulaire). J’ai notamment pris en charge une partie de l’analyse des environnements vibratoires, en vol d’emport (sous Rafale et Mirage 2000) et vol libre, de cette munition.

L’expérience acquise lors de mes diverses campagnes d’essais en soufflerie, à l’ONERA, m’a permis d’apporter mon expertise dans l’exploitation des nombreuses données acquises.


2. Quel est votre poste actuel ?

Je suis actuellement Directeur au sein de l’entité « Défense et Sécurité » de Sopra Steria Next (branche conseil de l’ESN Sopra Steria).

J’ai développé et je pilote une structure transverse d’intelligence économique et d’analyse prospective, permettant d’apporter l’information indispensable aux membres du Comex et aux directeurs d’entités, pour structurer et construire leurs orientations stratégiques.


3. En quoi votre expérience en tant que doctorant à l'ONERA vous a servi dans votre carrière professionnelle ?

Mon expérience de doctorant m’a permis d’acquérir une démarche et une rigueur scientifique, que j’ai conservé tout au long de ma carrière. Dans un monde de plus en plus volatil et complexe, cette compétence s’avère essentielle pour :

- Étayer sa lucidité ;

A la pointe des connaissances, le docteur sait que les savoirs ne sont jamais définitifs. Il sait qu’il doit veiller à recueillir les meilleures expertises, les confronter entre elles et à la réalité. Il sait qu’à un problème donné il peut y avoir plusieurs solutions, et qu’une solution peut être la source de nouveaux questionnements.

Cette démarche scientifique de questionnement et d’analyse est vitale, car une position tranchée n’est pas vérité et le risque est grand aujourd’hui pour une entreprise, de ne pas prendre la mesure de ses décisions ou de s’illusionner sur l’état de son organisation.

Etayer sa lucidité, c’est donc avoir cette capacité à lever le nez du guidon opérationnel et être en mesure d’identifier de nouvelles perspectives dans une réalité que l’on croyait bien connaître. Cette capacité s’impose, dans un monde en transformation continuelle, comme la clé de la survie de nombreux business.·

- Porter la nécessaire innovation ;

Les freins au développement des capacités d’innovation, au sein d’une entreprise, sont nombreux : déséquilibre entre les activités d’exploitation et d’exploration, complexification des pratiques managériales, préférence pour les temporalités courtes.

Pour lever ces freins et satisfaire la demande de disruption et de créativité des entreprises, les docteurs sont de précieux atouts, car ils ont appris à :

o Recourir à la pensée critique et à sortir du cadre ;

o Développer de nouveaux modes de collaborations et de partenariats ;

o Faire preuve de curiosité, ce qui alimente leur aptitude à innover.

Si le manager reste indispensable pour veiller au bon déroulement des processus, celui-ci préfère s’en tenir à ce qui fonctionne et à l’amélioration des compétences existantes. Mais les entreprises ont besoin d’innover et le docteur détient toutes les compétences pour les aider à croître et à faire advenir le changement.


4. Quel est le meilleur souvenir que vous gardez de votre passage en tant que doctorant à l'ONERA ?

Très certainement, le climat de confiance et de sincérité au travail où chacun ose s’exprimer et proposer des idées, associé à la liberté offerte dans sa recherche.

A l’heure du phénomène de la « grande démission » et devant les aspirations à toujours plus d’autonomie, les entités qui savent créer les conditions d’épanouissement de leurs collaborateurs, qui savent façonner un terreau fertile au déploiement de leur plein potentiel et qui permet aux initiatives de chacun de se développer, auront un avantage certain.

Cette culture existait déjà à l’ONERA, lors de mon doctorat, ce qui m’a permis de me sentir responsabilisé et respecté dans mes travaux et m’a permis de développer un sentiment d’appartenance.

C’est pourquoi je suis ravi de pouvoir participer, aujourd’hui, à la vie de l’Alumni ONERA et de garder un lien avec cette belle institution.



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