Construire sa place dans le monde académique : cultiver recherche, pédagogie et collaborations
- Rudy BUI

- 24 sept.
- 3 min de lecture

Merci beaucoup pour votre témoignage
Pouvez-vous SVP nous présenter votre parcours et pourquoi avez-vous décidé de faire une thèse ?
J’ai suivi un cursus universitaire en génie civil (licence, master, doctorat) à l’Université de Toulouse dans l’objectif de devenir conducteur de travaux. Or, dès mes premières années, j’ai été captivé par les disciplines théoriques et calculatoires, en particulier la mécanique des fluides et l’étude du comportement des matériaux, avec une affinité particulière pour les phénomènes de transfert dans les milieux poreux.
Au fil de mes échanges avec les enseignants-chercheurs de ma formation, mon intérêt pour ces sujets s’est confirmé et j’ai choisi de me diriger vers un Master orienté recherche. Les enseignements m’ont passionné, et j’ai eu la chance d’effectuer mon stage sur un sujet émergent : les transferts hygriques dans les matériaux de construction géo- et biosourcés. À l’issue de ce stage, j’ai eu l’opportunité de continuer en thèse sur une thématique de recherche similaire. J’ai pu ainsi découvrir un domaine que je n’ai jamais quitté, qui me passionne encore aujourd’hui, et qui allie mon attrait pour la science et mes convictions écologiques.
Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaite se lancer dans une thèse ?
Une thèse de doctorat est un travail exigeant, mais aussi passionnant et profondément enrichissant. Il n’est pas rare d’échanger avec de jeunes diplômés qui hésitent à faire une thèse en raison du salaire moins attractif que dans le privé, et par crainte des incertitudes sur les débouchés. Pourtant c’est une expérience unique qui mérite d’être vécue, et les débouchés sont loin d’être aussi limités qu’on l’imagine : un doctorat ouvre de nombreuses portes, aussi bien dans le milieu académique que dans l’industrie.
Pour bien se préparer à une thèse, mon conseil est d’échanger en amont avec des doctorants et enseignants-chercheurs, mais aussi de rencontrer et discuter avec les encadrants de thèse. On dit souvent que le relationnel avec ses encadrants compte pour 80% de la réussite d’une thèse !
Après votre thèse, quel a été votre parcours ?
À la suite de mon doctorat en génie civil à Toulouse, j’ai poursuivi avec deux années de postdoctorat à l’école d’ingénieurs ENTPE à Lyon. Cette période a été marquée par la crise du Covid-19, qui a fortement freiné mes recherches expérimentales. Cependant, j’ai pu transformer cette contrainte en opportunité en développant mes compétences pédagogiques.
Cette expérience m’a ouvert de nouvelles perspectives et m’a conduit à prendre un poste de titulaire de chaire enseignement à l’école d’ingénieurs ISA BTP de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, à Anglet. J’y ai eu la responsabilité de créer et de piloter un nouveau site pour l’école, ainsi qu’une formation d’ingénieur par apprentissage. Ce fut une expérience particulièrement enrichissante qui m’a beaucoup apporté sur le plan pédagogique mais aussi des compétences transverses : gestion de formations et d’une école d’ingénieurs, fonctionnement d’une université et des instances de gouvernance, réponse à des appels à projets, etc. Ces compétences me servent grandement dans mon poste actuel.
À la suite de ce parcours, j’ai obtenu un poste de maître de conférences à l’IUT Génie Civil et Construction Durable de l’Université Claude Bernard Lyon 1, où je poursuis aujourd’hui ma carrière.
Quels conseils donneriez-vous à un(e) futur(e) docteur(e) souhaitant poursuivre une carrière académique ?
Une carrière académique est passionnante, mais obtenir un poste pérenne peut être exigeant et compétitif. Voici quarte conseils que je peux donner :
Être mobile : ne pas hésiter à changer de laboratoire, de ville, de pays, voire même de thématique de recherche pour développer de nouvelles compétences ;
Prendre des initiatives : répondre à des appels à projets, participer à l’encadrement de stagiaires de doctorants ou postdoctorants ;
Développer un réseau : ne pas hésiter à prendre contact avec des chercheurs de plusieurs universités pour échanger sur de possibles collaborations ;
Valoriser l’enseignement : c’est une dimension parfois sous-estimée, mais qui peut faire toute la différence lors du recrutement selon les établissements.





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