Dans les coulisses de l’invisible : mon voyage à travers les couches minces
- Hiba BEJI

- 30 sept.
- 2 min de lecture

Merci beaucoup pour votre témoignage
Comment êtes-vous arrivée dans le monde de la recherche ?
Depuis petite, j’étais intriguée par les “mystères cachés” des matériaux : pourquoi certains brillent alors que d’autres restent mats ? Pourquoi certains conduisent l’électricité et d’autres pas ? Cette curiosité m’a conduite vers des études en science des matériaux. J’ai vite compris que ce domaine permet de relier l’infiniment petit — les atomes, les couches fines, les surfaces — à des applications qui transforment notre quotidien, comme produire de l’énergie propre.
C’est ce qui m’a motivée à faire un doctorat à Clermont-Ferrand, au sein de l’Institut Pascal et de l’Institut de Chimie de Clermont-Ferrand. Pour moi, une thèse, c’était autant une aventure scientifique qu’humaine : chercher à comprendre, douter, persévérer, et surtout contribuer, à mon échelle, à construire un avenir plus durable.
Sur quoi portaient vos recherches ?
Mon sujet de thèse ? Rendre les panneaux solaires plus performants.Concrètement, j’ai travaillé sur une interface minuscule mais cruciale : celle entre le silicium (le cœur du panneau) et une fine couche de protection et d’optimisation. Améliorer cette zone, c’est un peu comme soigner la “peau” d’un panneau solaire pour qu’il capte mieux la lumière.
Pour ça, j’ai testé de nouvelles façons de déposer et de traiter ces couches minces, tout en cherchant des procédés plus respectueux de l’environnement. J’ai aussi utilisé des outils d’analyse qui permettent de “voir” ce qui se passe à l’échelle des atomes, là où tout se joue.
Qu’avez-vous retenu de cette aventure doctorale ?
Au-delà de la science, la thèse m’a appris à gérer l’incertitude, à travailler en équipe et à rester créative face aux imprévus.
Mais ce que j’ai préféré, c’est partager : que ce soit lors de conférences, du concours Ma thèse en 180 secondes ou encore à la Fête de la Science, j’ai adoré voir des visages s’éclairer quand une expérience simple rend compréhensible un phénomène compliqué. C’est un moment magique où la science devient accessible à tous.
Et après la thèse ?
Aujourd’hui, je poursuis mon parcours à Nantes, à l’Institut des Matériaux de Nantes Jean Rouxel. Cette fois, je ne travaille plus sur l’énergie solaire, mais sur un autre défi : préparer les matériaux des futurs composants électroniques.
En clair, il s’agit d’apprendre à “sculpter” la matière, atome par atome, grâce au plasma, pour créer des dispositifs plus puissants et plus économes en énergie.
Ce que j’aime, c’est que chaque projet est une nouvelle aventure : après avoir exploré la lumière et le silicium, je découvre maintenant un nouvel univers de matériaux.
Quels conseils donneriez-vous à ceux qui hésitent à faire une thèse ?
Une thèse, ce n’est pas seulement un diplôme : c’est un voyage. On apprend à se poser les bonnes questions, à douter, à chercher des solutions, et à innover.
Je leur dirais : choisissez un sujet qui vous inspire et des encadrants avec qui vous vous sentez bien. Le reste suivra. Et surtout, n’ayez pas peur de l’après : un docteur n’est pas seulement un chercheur, c’est un résolveur de problèmes. Et dans notre monde, il y a beaucoup de problèmes passionnants à résoudre





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