De Caracas à Toulouse, via Wangaratta et Liège : itinéraire d’un chercheur en quête de sens

Jesús VILLALOBOS

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Merci beaucoup pour le témoignage

Pouvez-vous retracer votre parcours qui vous a conduit à entreprendre une thèse ?

Né et grandi au Venezuela, j’ai suivi un DUT en Procédés Chimiques à l’IUT de Caracas entre 2005 et 2008. Désireux de poursuivre mes études, j’ai obtenu une bourse qui m’a permis de venir en France. J’ai alors intégré une Licence Professionnelle en Génie des Procédés, mention Environnement, à l’IUT Génie Chimie et Génie des Procédés de l’Université de Toulouse (2010-2011), puis un Master en Génie des Procédés dans la même université (2011-2013).

En fin de master, j’ai eu l’opportunité de partir en Australie pour effectuer mon stage de fin d’études à Victoria University, dans le cadre d’un projet mené en partenariat avec l’industriel local Bruck Textiles (aujourd’hui connu sous le nom de Australian Textile Mills). Ce stage a débouché sur une embauche en tant que Responsable Environnement de l’usine. Après près de trois ans "Down Under", j’ai ressenti le besoin de me former davantage, et d’obtenir un diplôme à la fois reconnu internationalement et plus facilement compréhensible (en dehors du contexte français, la distinction entre écoles d’ingénieurs et universités n’est pas du tout comprise).

C’est ainsi que j’ai entrepris un doctorat à Toulouse, au sein du Laboratoire de Génie Chimique (LGC) et du Laboratoire de Chimie Agro-Industrielle (LCA), dans le cadre d’une thèse CIFRE avec la société Itren, spécialisée dans la conception et l’installation d’unités de traitement des eaux usées. Ma thèse, réalisée entre 2015 et 2018, portait sur l’évaluation d’un système de traitement à base de biomasse végétale pour l’assainissement décentralisé, et sur la manière de passer le dit système de l’échelle pilote à l’échelle industrielle.

Pourquoi une thèse CIFRE ?

Je suis quelqu’un de très pratique, qui aime se confronter aux problématiques de terrain. La thèse CIFRE s’est donc imposée comme une évidence. Elle permet d’être directement plongé dans les réalités d’une entreprise tout en gardant un pied dans la recherche académique.

Quels ont été les éléments importants pour le succès de votre thèse ?

Un bon encadrement ! Cela peut sembler évident, mais une thèse dure au minimum trois ans, et les encadrants y jouent un rôle central. Personnellement, j’ai eu la chance d’être bien encadré. Mes encadrants m’ont poussé dans mes retranchements ; sur le moment, ce n’était pas toujours facile, mais avec du recul, je leur en suis très reconnaissant. C’est grâce à cette exigence que j’ai grandi.

Un autre élément essentiel, c’est l’autonomie. Il faut être (ou apprendre à devenir) autonome au fil de la thèse. Enfin, je dirais qu’il est important de comprendre dès le départ que ce ne sera pas facile. Si on intègre cela dès le début, qu’on s’accroche et qu’on y met du sien, on y arrive.

Après votre thèse, quel a été votre parcours ?

J’ai continué quelque temps chez Itren, puis j’ai rejoint la société belge Eloy, dans son pôle Eloy Water, en tant que chef de projet recherche. J’y suis resté jusqu’en mars 2022. À ce moment-là, j’ai ressenti le besoin de trouver un travail différent, porteur de sens. C’est ainsi que j’ai rejoint l’Icam (Institut Catholique d’Arts et Métiers) - site de Toulouse, comme coordinateur pédagogique et enseignant en sciences de l’environnement.

Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaite se lancer dans une thèse ?

Tout d’abord, bien se poser la question du pourquoi: Pourquoi ai-je envie de faire une thèse ? Il faut que ce choix soit mûrement réfléchi, et non une simple suite logique ou une décision prise sur un coup de tête. Ensuite, il faut s’armer de patience, accepter que tout ce qu’on fera ne sera pas forcément exploitable... mais que tout servira. Même les erreurs sont sources d’apprentissage.