Travailler dans la recherche, c’est avoir la chance de mêler passion et travail.
- Sandra TOKAREK
- il y a 1 jour
- 3 min de lecture

Merci beaucoup pour le témoignage
Peux-tu nous présenter ton parcours et pourquoi as-tu décidé de faire une thèse ?
Durant la dernière année de mon école d’ingénieur en 2000, j’ai obtenu en double diplôme un DEA en Génie des Procédés. J’ai réalisé mon stage à l’Université de Savoie. J’ai découvert le milieu de la recherche à ce moment-là, et j’ai alors compris que je voulais continuer dans cette voie.
Le laboratoire avait des partenariats avec des entreprises, et le directeur m’a proposé de poursuivre avec eux dans le cadre d’une thèse en convention Cifre. J’ai accepté sans hésiter car je savais que je serais bien encadrée, et que je travaillerais sur un sujet à enjeu qui prenait de l’ampleur : la qualité de l‘air intérieur.
Qu’est-ce que la thèse t’a apporté ?
D’un point de vue scientifique, tout d’abord bien sûr cela m’a permis d’apprendre la rigueur et la pluridisciplinarité. Mon sujet de thèse faisait appel à des compétences multiples : gérer des essais en laboratoire, sur le terrain, réaliser des analyses physico-chimiques, et des simulations numériques en mécanique des fluides. J’ai aussi eu l’opportunité de travailler avec des partenaires industriels et institutionnels dans le domaine du traitement de l’air et de la santé, ainsi que de publier les résultats de nos recherches lors de congrès. Cela m’a permis d’apprendre à synthétiser et à valoriser les résultats obtenus et à rencontrer d’autres chercheurs.
D’un point de vue social, le fait d’être intégrée à une entreprise pendant 3 ans m’a permis de prendre part complètement à la vie de l’entreprise, de rencontrer et de collaborer avec des collègues de tout âge et avec des parcours différents. Cela a été très riche de ce point de vue aussi.
Quel est ton poste actuel, et comment la thèse t’a-t-elle aidée dans ton parcours professionnel ?
A l’issue de ma thèse, j’ai intégré un centre de recherche dans une entreprise du domaine de l’énergie. Cette double expérience thèse / entreprise apportée par la convention Cifre, m’a permis d’être recrutée avant même la fin de ma thèse pour un poste d’ingénieur / chef de projet et d’être rapidement à l’aise sur ce type de mission puisque j’avais déjà été confrontée à des problématiques d’entreprise. J’ai ainsi eu la chance de gérer assez vite des projets d’envergure, participer à des congrès, déposer un brevet et encadrer, à mon tour, une thèse. C’était une suite logique à mon parcours de thèse. J’ai effectué 2 postes dans ce centre de recherche et y suis restée pendant 8 ans. Cela a été des années passionnantes.
Ensuite, du fait de différentes opportunités au sein de mon entreprise, je me suis orientée vers des postes en marketing, puis en relation client et en commerce. Mais la capacité à travailler sur des sujets pluridisciplinaires acquise au cours de mes années « recherche » me servent encore aujourd’hui pour gérer mes projets. Et j’essaie toujours de promouvoir des produits innovants et d’impliquer le plus possible les centres de recherche de l’entreprise et les laboratoires universitaires dans nos travaux, pour les soutenir.
Que dire à un étudiant qui hésite à faire une thèse ?
Cette expérience ne pourra qu’être positive :
D’un point de vue personnel, cette période de 3 ans de thèse laisse le temps d’approfondir les sujets, ce qu’on n’a plus forcément l’opportunité de faire une fois dans le monde du travail. C’est extrêmement satisfaisant et enrichissant. Il faut vraiment profiter de cette période…
D’un point de vue professionnel, sans nul doute c’est une expérience valorisable pour la suite de sa carrière, car on développe de multiples compétences, aussi bien scientifiques, relationnelles qu’en gestion de projet.
Pour moi, travailler dans la recherche, c’est avoir la chance de mêler passion et travail. Et c’est une vraie chance de pouvoir le faire le temps d’une thèse, ou pendant quelques années ou pourquoi pas toute une carrière.
Donc foncez …
En synthèse
Je dois aussi beaucoup aux personnes qui m’ont accompagnées tout au long de mon parcours en thèse puis en entreprise et qui m’ont transmis leur savoir et leurs méthodes de travail avec bienveillance. C’est ça aussi le monde de la recherche… J’espère à mon tour contribuer, à mon niveau, à la transmission aux plus jeunes générations par le bais d’encadrement de stages, de thèses … Car pour moi, devenir docteur c’est faire avancer les connaissances scientifiques dans son domaine mais c’est aussi participer à la diffusion des savoirs.
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