Faire un doctorat pour ne pas faire chercheur ? Contribuer à la science par sa médiation !
- Nicolas RIVOALLAN
- il y a 2 jours
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Dernière mise à jour : il y a 1 jour

ThesesFr
Merci beaucoup pour votre témoignage
Peux-tu nous présenter ton parcours et pourquoi as-tu décidé de faire une thèse ?
Après un BAC Scientifique Sciences de la Vie et de la Terre (SVT), j’ai fait un IUT en génie mécanique et productique (BAC + 2). Si l'aspect vivant de la SVT me manquait, j'aimais tout de même la conception, la fabrication et la science des matériaux. J’ai donc poursuivi mes études à l’école Sup'Microtech dans la formation « Microtechniques et Santé », qui me permettait de me rapprocher de l’aspect vivant du biomédical.
À la fin de ces trois années (BAC + 5), bien que très satisfait de ma formation par apprentissage, je souhaitais encore me rapprocher de la biologie. En parallèle, je donnais des cours aux étudiants de l'école et le fait d'avoir deux casquettes, étudiant et apprenti, m'attirait vers le métier d'enseignant-chercheur.
J’ai donc cherché un sujet de thèse ! Après de longues recherches, en parcourant tous les sites, fouillant les sites des laboratoires et en ricochant d'un chercheur à l'autre, je suis tombé sur les projets de recherche du laboratoire de biomécanique et bio-ingénierie (BMBI) de l'Université de Technologie de Compiègne (UTC) sur les tissus bioartificiels. J’ai postulé pour un sujet consistant à recréer et à étudier la jonction tendon-muscle. Après candidature, sélection et entretien, je n’ai pas été pris malheureusement car ce sujet était très axé biologie, ce qui n'était pas mon cas. Cependant, lors de cet entretien, j’ai rencontré Cécile Legallais, qui m’a proposé d’intégrer le master 2 de biomécanique et bio-ingénierie de l’UTC afin d’ajouter la
« bio » à mon parcours d'ingénieur en mécanique.
Durant cette année de master 2, nous avons monté un sujet de thèse axé matériau sur les jonctions os-tendon-muscle. J’ai également proposé de mettre en place un partenariat international qui s’est concrétisé par une cotutelle franco-allemande avec le laboratoire IMP de l’Université de Hanovre. Les deux laboratoires ainsi que les écoles doctorales respectives nous ont beaucoup aidés à créer ce partenariat. Après avoir obtenu le financement de ma thèse à l'issue des auditions, j'ai commencé mon aventure de thèse franco-allemande !
En quoi consiste ta thèse en quelques mots ?
Ma thèse porte sur la création d'un morceau d'os-tendon-muscle bioartificiel destiné à réparer les tendons cassés. En effet, les tendons, à l'instar des ligaments, se régénèrent très mal, contrairement à l'os ou au muscle. L’idée est donc de ne pas uniquement fabriquer un tendon neuf en mélangeant matériaux et cellules souches. Il s'agit de créer un tendon avec un peu d’os d’un côté et un peu de muscle de l’autre, afin de le greffer à l’os et au muscle du patient, ce qui facilitera grandement son intégration !
Quel est ton travail aujourd’hui ? Et quelles sont tes principales satisfactions ?
Aujourd'hui, je ne suis pas chercheur, mais je contribue à la science à ma manière : je suis chargé de médiation scientifique ! Il s'agit d'un domaine souvent oublié de la science, mais qui est pourtant hautement important. En effet, la science doit être diffusée au plus grand nombre ! Et c'est encore plus important aujourd'hui, face aux fake news et aux enjeux climatiques !
Ce drôle de virage a commencé au milieu de ma thèse. Au fil de ma progression dans le métier de chercheur, j’ai pris conscience de ce qui me plaisait : créer, apprendre et partager de nouvelles choses, mais aussi de ce qui me manquait : la créativité, le contact avec le public et ma capacité à répondre à certaines urgences d’aujourd’hui importantes pour moi. À partir de là, et après en avoir discuté avec mes encadrants de thèse, j'ai poussé les actions de médiations pendant mon doctorat (Ma thèse en 180 secondes, la BD Sciences en Bulles, les interventions dans les lycées et collèges via Mélisciences, la création de maquette pour la Fête de la science, etc.). J’ai commencé à postuler à des emplois dans le domaine avant même la fin de mon doctorat, afin de rencontrer les différents acteurs du secteur (notamment ceux de l’AMCSTI) et d'améliorer mes candidatures. J'ai eu le plaisir d'être recruté par l'Université Côte d'Azur pour mettre en lumière des projets de recherche de différents laboratoires. Mon parcours, touchant à de nombreux domaines, facilite énormément les échanges avec tous ces chercheurs ! De plus, la création de visuels ou de vidéos pour expliquer ces projets de recherche me permet d'exploiter cette créativité qui avait peu de place dans le cadre de mon doctorat. Enfin, mon service organise de nombreux événements (Fête de la science, Nuit des chercheurs, Cordées de la réussite, etc.), ce qui me permet d'être en contact avec le grand public !
Mes missions me plaisent énormément et je sais qu'il reste encore beaucoup à faire pour toucher de nouveaux publics, redonner confiance en la science et répondre aux enjeux actuels!