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De la géologie aux sols traités : mon parcours vers l'éco-construction en géotechnique

  • Photo du rédacteur: Lucile PIGEOT
    Lucile PIGEOT
  • 22 sept.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 23 sept.

Lucile PIGEOT
Lucile PIGEOT

Merci beaucoup pour votre témoignage.


Peux-tu nous présenter ton parcours et pourquoi as-tu décidé de faire une thèse ?

J'ai longtemps hésité entre des études littéraires et une voie scientifique à la sortie du lycée. Mon choix s'est finalement porté sur les sciences et j'ai débuté un cursus universitaire à l'Université du Mans, où j'ai obtenu une licence en Sciences de la Terre. Cette formation m'a permis d'acquérir des bases solides en géologie et hydrogéologie.

Désireuse de m’orienter vers l’ingénierie, j’ai choisi de me spécialiser en géotechnique en intégrant le master 3G (Géotechnique,  Géorisques Géoressources) de l’Université de Bordeaux. Durant mon master 1, un de mes professeur m’a encouragé à envisager une poursuite d’études en doctorat, ce qu’initialement je n’avais pas forcément considéré.

J’ai donc suivi ses conseils et réalisé un stage de fin d’études au sein de l’équipe de recherche GeoCoD du Cerema d’Aix-en-Provence. Cette expérience s'est révélée déterminante : j'ai eu l'opportunité de poursuivre en tant qu'ingénieure de recherche pendant 7 mois, participant notamment à la mise en place d'un nouveau dispositif expérimental pour caractériser dynamiquement les sols. Pendant cette période, mon encadrante m’a proposé un sujet de thèse en collaboration avec l’Ecole Centrale de Nantes (ECN) et l’entreprise Egis. 

Ce projet m’a grandement motivée car il me permettait d'intégrer le GeM (Institut de Recherche en Génie Civil et Mécanique) à l'ECN, de continuer à travailler avec l'équipe GéoCoD du Cerema, et d'appréhender le milieu professionnel de l'entreprise privée grâce au financement et au suivi d'Egis.


En quoi consiste ta thèse en quelques mots ?

Mes travaux de thèse se sont inscrits dans un contexte de décarbonation du domaine de la construction, qui est un des contributeurs principaux des émissions carbonées dans le monde. 

En améliorant les propriétés mécaniques des sols en place dans les travaux de terrassement par ajout de chaux et de ciment, il est possible de les réemployer au sein d’ouvrages sensibles comme les remblais de grande hauteur. En alliant expérimentation de laboratoire (mécanique des sols, imagerie aux rayons X, analyses chimique et minéralogique) et expérimentation numérique (modélisation multi-échelle), j’ai montré que placer ces sols traités en profondeur avait un impact bénéfique sur leurs propriétés mécaniques et leur microstructure. 

Ces découvertes ouvrent la voie à de nouvelles normes d'essais, à une meilleure optimisation des ressources disponibles sur les chantiers et à l'éco-conception des ouvrages en terre.


Ce que tu retiens de cette expérience ?

Ce qui m'a le plus marquée, c'est la pluridisciplinarité des méthodes que des approches que j'ai pu explorer pour répondre à ma problématique de thèse. J'ai acquis des compétences techniques pointues tout en développant des aptitudes transversales précieuses.

Les collaborations avec des techniciens, ingénieurs et chercheurs expérimentés m'ont permis de me former tant sur le plan expérimental que numérique. La phase de bibliographie et de rédaction m'a fait renouer avec mon goût pour la littérature, cette fois sous le prisme scientifique.

Par ailleurs, les points d’avancement de thèse et les congrès auxquels j’ai participé ont grandement amélioré ma capacité à m’exprimer en public et débattre sur un sujet. Ces évènements sont aussi de riches vecteurs de rencontres professionnelles. 

J’ai profité de mon doctorat pour participer à des unités d’enseignement de l’Université Nice Côte d’Azur développant ainsi ma pédagogie et mon goût pour la transmission du savoir. 

A mon sens, le doctorat permet de renforcer la capacité à travailler sur plusieurs sujets en même temps, tout en respectant des délais stricts en collaboration avec d’autres personnes.


Après ta thèse, quel a été ton parcours ?

Après ma soutenance, j’ai réalisé un post doctorat dans le cadre du projet ANR Asiri+, avec l’équipe de recherche GéoCoD (Cerema Méditerranée) et l’équipe TEGG d’EDF. Cette expérience, une collaboration inter-laboratoire, m'a permis d’élargir mes connaissances en expérimentation en mécanique des sols.

Je suis actuellement en poste chez Egis en détachement sur le site d'ITER pour mener les études géotechniques de nouveaux bâtiments et ouvrages d'art. A travers cette mission, j'approfondis ma maîtrise des outils de calcul géotechniques dans le cadre d’un projet à fort enjeu financier et temporel.


Quels conseils à un étudiant qui souhaite se lancer dans une thèse ?

Si le sujet vous passionne et que vous êtes bien entouré humainement, la thèse est une expérience extraordinaire qui vous transformera. Canaliser son énergie et sa motivation sur une période aussi longue développe la persévérance, la résilience et la patience ; des qualités précieuses pour toute la suite de votre carrière.

 

 

 

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