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Explorer le potentiel caché des règles d'urbanisme pour adapter les villes au changement climatique

  • Photo du rédacteur: Saray CHAVEZ
    Saray CHAVEZ
  • 6 oct.
  • 3 min de lecture
Saray CHAVEZ

Saray CHAVEZ


Merci beaucoup pour votre témoignage


En quoi consiste votre thèse en quelques mots ?

Aujourd’hui, l’intensification des épisodes pluvieux sous les effets du changement climatique révèle les limites des anciens modèles d’aménagement, fondés sur l’imperméabilisation des sols et l’évacuation rapide de l’eau vers des infrastructures massives d’assainissement. Ce modèle perturbe le cycle naturel de l’eau et expose les territoires aux risques liés à la saturation des infrastructures. Des approches alternatives aux systèmes classiques existent, permettant de gérer les eaux pluviales à la source. Ces solutions reposent largement sur la végétalisation et le maintien de sols perméables permettant de stocker ou d’infiltrer l’eau où elle tombe.

Toutefois le déploiement de ces solutions passe toutefois par les Plans Locaux d’Urbanisme communaux ou intercommunaux (PLU(i)), qui, en fixant des règles, structurent la manière de construire et d’aménager la ville. Or, les collectivités élaborent ces règles sans pouvoir en prévoir leurs effets sur le terrain, car il n'existe aucune méthode pour les guider dans cette anticipation. Ma thèse propose de combler ce vide à partir du cas de Nantes Métropole et son Plan Local d’Urbanisme métropolitain (PLUm). Elle développe une méthode qui permet d’évaluer et de cartographier le potentiel de mise en œuvre de 23 solutions de gestion des eaux pluviales à la source au regard des règles d’urbanisme. Fondée sur le cas nantais, la méthode se veut transposable à d’autres territoires afin d’accompagner en amont (ex ante) de l’adoption des PLU(i).


Pouvez-vous décrire le parcours qui vous a mené jusqu’au doctorat ?

J’ai toujours été proche du monde académique, même si j’ai aussi travaillé en entreprise, dans la gestion forestière, des ressources hydriques et le développement local, en Amérique latine, d’où je suis originaire. J’ai ensuite eu l’opportunité de venir en France grâce à la bourse Victor Hugo de l’Université de Franche-Comté. J’y ai suivi un master en géographie et aménagement du territoire, où j’ai été formée par mes professeurs du laboratoire ThéMA. Poursuivre en thèse a été une évidence car c’est dans la recherche opérationnelle que je me sens à ma place.


Quel est votre poste actuel et que vous a apporté votre doctorat dans ce poste ?

Cette année, j’ai entamé un postdoctorat au sein de l’EM Normandie, dans le cadre d’un projet de recherche-action financé par la Banque des Territoires et le Ministère de la Transition écologique. Ce projet porte sur la gouvernance de l’adaptation des littoraux au changement climatique, en Europe du Nord et en Outre-mer. Il s’appuie sur des expériences opérationnelles, comme les solutions fondées sur la nature ou la relocalisation, pour en tirer des pistes de réplicabilité en France continentale.

Ma thèse m’a apporté les bases théoriques bien sûr, mais surtout des compétences analytiques solides : définir des critères d’analyse, dialoguer avec les acteurs opérationnels et élaborer des réponses adaptées aux problématiques de terrain, tout en développant une véritable pensée critique. Elle m’a aussi appris à relier des disciplines différentes et à transformer des questionnements de recherche en outils utiles pour l’action publique.


Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaite se lancer dans une thèse ?

Il faut se sentir bien dans le cadre général, à savoir, le laboratoire, la direction, la ville. Bien sûr, cela est difficile à prévoir à l’avance, surtout quand les sujets sont prédéfinis ou que les postes sont rares. J’ai eu la chance d’être entourée d’une direction de thèse exceptionnelle, pour qui mes idées n’étaient jamais trop folles et dont le soutien a été inconditionnel, du début à la fin. Ce n’est pas toujours le cas, mais il faut, autant que possible, veiller à ces aspects en amont.

Pendant la thèse, il faut aussi apprendre à faire des choix. Savoir quand arrêter une idée ou un développement, même s’ils semblent prometteurs, car le temps est limité. Après une phase de divergence naturelle au début, il faut progressivement resserrer le fil. Suivre son instinct, sentir quand il est temps de fixer le cap. Plus facile à dire qu’à faire, bien sûr !



 

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