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Amandine SCHMUTZ, Statisticienne & Data scientist


Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview.


Quel est ton parcours ?

J’ai commencé par un diplôme d’ingénieur agronome où lors de ma dernière année je me suis spécialisée dans l’analyse de données pour la biologie. J’ai réalisé mon stage de fin d’étude en recherche et développement pour les cosmétiques puis j’ai été recrutée dans l’industrie pharmaceutique en tant que statisticienne préclinique. Initialement je faisais partie de ces étudiants qui se disaient “Moi une thèse? Jamais!”

Pourquoi avoir choisi de faire une thèse ?

Lors de ma première expérience professionnelle, il y a eut l’émergence des objets connectés dans l’industrie pharmaceutique avec notamment les premiers T-shirts qui enregistraient la fréquence cardiaque. On ne savait pas bien comment analyser ces données à haute fréquence (une mesure toutes les X minutes), et on se retrouvait à faire des moyennes par jour. J’étais assez frustrée de ne pas savoir utiliser l’intégralité des données. De plus, j’ai pu observer qu’en entreprise, si l’on souhaitait viser des positions comme chef de projet ou manager dans une équipe statistiques, cela était plus facile (et plus rapide) lorsqu’on avait une thèse que lorsqu’on avait un master. A cette même période la Société Française de Statistiques a partagé une offre de thèse CIFRE qui combinait objets connectés et équitation (ma passion). Après de nombreuses hésitations j’ai postulé et l’aventure a commencé.

Cela a été difficile de redevenir étudiante après avoir travaillé ?

Oui et non. L’avantage d’une thèse CIFRE c’est que c’est un partenariat entre une entreprise et une université. Du coup on a un sujet très concret qui a un impact direct au sein de l’entreprise. Mon lieu de thèse étant l’entreprise, mon contexte quotidien n’a pas été trop perturbé. C’est ce qui m’a rassuré par rapport à une thèse plus théorique. Par contre, au lieu d’avoir une grande diversité de tâches, la quasi intégralité de mon temps était dédiée à un seul et même sujet. Bien sûr il a fallu que je refasse de la bibliographie et que je me replonge dans la théorie autour des algorithmes et modèles mathématiques, ce qui a été la partie un peu plus difficile pour moi, mais cela fait partie du challenge.


Qu’est ce que tu as fait à la fin de ton doctorat ?

Lors de mon recrutement pour la thèse, l’entreprise m’avait offert un CDI. Mais après ma soutenance j’ai voulu changer. J’ai été contactée par une entreprise basée au Royaume Uni qui me proposait un poste en R&D en tant que statisticienne avec des missions de support pour la recherche et d’analyse de données d’objets connectés. Ayant toujours souhaité vivre à l’étranger et perfectionner mon anglais j’ai accepté et j’ai travaillé deux ans pour eux. Cela a été une belle expérience avec la découverte d’une nouvelle culture mais aussi d’une approche totalement différence du travail. Pour des raisons personnelles j’ai souhaité revenir en “Europe” (brexit), et j’ai accepté une offre en Suisse après avoir été contactée par un chasseur de têtes.


Que t’a apporté le doctorat ?

Mon doctorat m’a beaucoup apporté d’un point de vue théorique. Ayant une formation initiale plus pratique que théorique, j’ai pris confiance dans mes capacités à comprendre les mathématiques derrières les algorithmes que j’ai pu être amenée à utiliser. J’ai appris en terme de programmation, car lors de ma thèse j’ai été amenée à développer deux packages R. J’ai aussi gagné en méthode et en sens de l’organisation.

D’un point de vue plus pratique, j’ai gagné en visibilité à l’étranger. Lorsque j’avais uniquement un master, je décrochais peu d’entretiens dans des entreprises hors France. Une fois mon doctorat en poche, j’ai été contactée par de nombreuses entreprises européennes. Donc pour le domaine des statistiques/data science/analyse des données, avoir une thèse est un réel atout.


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