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Photo du rédacteurCoralie PRIVET-THIEULIN

Dans la peau d’une chercheuse en biophysique…


Coralie PRIVET-THIEULIN

Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview.


Peux-tu nous présenter ton parcours et pourquoi as-tu décidé de faire une thèse ?

J’ai toujours aimé découvrir et apprendre de nouvelles choses. Même si je ne connaissais pas le doctorat, je savais, déjà au collège, que je ferai des études longues dans le domaine scientifique qui m’a toujours passionné. Après un bac S, je me suis orientée naturellement vers une CPGE scientifique car cela restait généraliste et d’un très bon niveau en sciences. Suite à ces 2 ans de CPGE sur Dijon, j’ai intégré le magistère de physique fondamentale à Orsay avec l’idée de passer mon agrégation en physique.

Lors de ces 3 années au magistère, j’ai découvert la biophysique grâce à des cours, des conférences de chercheur et 2 stages en recherche. Passionnée également par le monde des cosmétiques, j’ai eu la chance d’effectuer mon stage de fin d’étude chez CHANEL dans le service de recherche en physique. J’ai travaillé sur les nanomatériaux et leurs interactions potentielles avec la peau.

Ces différentes expériences m’ont confortées dans l’idée de poursuivre en thèse. C’est le hasard ensuite qui a fait que j’ai choisi de poursuivre en thèse à l’école Centrale de Lyon. Je me souviens très bien, après une journée chez CHANEL avoir reçu un appel d’un chercheur de Centrale Lyon (que je ne connaissais pas encore) qui me proposait un sujet de thèse CIFRE en partenariat avec SCA Care of Life. J’ai été emballée et quelques jours après, je visitais le labo et discutais du sujet avec les chercheurs qui allaient devenir mes futurs encadrants de thèse.

J’ai donc réalisé une thèse CIFRE entre le laboratoire de Tribologie et Dynamique des Système de l’Ecole Centrale Lyon et l’entreprise SCA Care of Life. Le sujet était l’irritation cutanée engendrée par le frottement répété de tissus en cellulose sur la peau.

 

Comment as-tu vécu ton doctorat ?

Il y a eu des hauts et des bas. Au début, la nouveauté est très stimulante, on a envie de faire plein d’expériences, on a beaucoup d’attentes. Puis, on est vite rattrapé par la réalité. Tout ce que l’on entreprend ne donne pas forcément de résultats. J’ai fait beaucoup d’expériences in vivo, sur des volontaires humains, et les résultats sont parfois difficiles à interpréter car chaque personne est très différente. Ensuite, il y a le premier article, la première conférence, la motivation revient. Présenter ses résultats à un auditoire scientifique, c’est stressant mais tellement stimulant.

Enfin, le point culminant, c’est la soutenance de thèse. Tous tes amis, ta famille, tes collègues sont là pour te soutenir. Ca passe tellement vite et au final, le verdict : tu es docteur !

 

Quel poste occupes-tu aujourd’hui ?

Même si l’entreprise avec laquelle j’ai fait ma thèse m’a proposé un poste d’ingénieur en recherche en Suède, j’ai préféré décliner car je souhaitais tenter ma chance en tant qu’enseignant chercheur pour allier mes deux passions : la recherche et l’enseignement. Aujourd’hui je suis enseignante chercheuse en physique à l’ECE, une école d’ingénieurs tournée vers le numérique.


Les femmes sont sous représentées dans le domaine du STEM (Science-Technology-Engineering-Mathematics), comment s'est déroulé ton doctorat ? Et dans le milieu professionnel ?

Depuis la CPGE, j’ai toujours été habituée à être dans des promos avec une minorité de filles. Loin de me démotiver, ça me stimule, je veux montrer à tous qu’homme et femme ont leur place dans le domaine des STEM.

C’est pourquoi, je suis également très investie dans l’association Elles Bougent en tant que déléguée régionale Rhône-Alpes afin d’encourager les jeunes filles/femmes à se lancer dans les études et métiers scientifiques.

 

 

 

 

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