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Du fil de couture à la complexité mécanique : un parcours guidé par la persévérance

  • Photo du rédacteur: Mouna Hadj Kacem
    Mouna Hadj Kacem
  • il y a 4 jours
  • 3 min de lecture
Mouna Hadj Kacem

Mona Hadj Kacem


Merci beaucoup pour votre témoignage


De la petite fille aidant sa mère à la couture à l’ingénieure docteure en mécanique, mon parcours est avant tout une histoire de résilience et de passion. Rien n’a été simple, mais chaque étape a nourri ma curiosité, mon sens de l’organisation et ma conviction que la complexité – qu’elle soit humaine ou mécanique – mérite d’être comprise avec patience et cœur. Aujourd’hui enseignante-chercheuse, je souhaite partager mon expérience pour inspirer celles et ceux qui hésitent à suivre leur propre voie, même quand le chemin semble trop incertain.


Peux-tu nous présenter ton parcours et pourquoi as-tu décidé de faire une thèse ?

Mon parcours a commencé loin des laboratoires. Enfant, j’aidais ma mère à la couture, sans connaître les vacances ni les loisirs. Cette discipline quotidienne m’a appris la précision, la créativité et la patience. Devenue ingénieure en mécanique, j’ai rencontré de nombreuses difficultés pour trouver un emploi stable, souvent à cause de problèmes de santé et de circonstances économiques. C’est finalement la recherche qui m’a offert un sens nouveau : comprendre, inventer, et surtout persévérer. J’ai intégré l’ENIS Sfax en cotutelle avec l’INSA Rouen, où j’ai découvert un environnement scientifique stimulant et humainement enrichissant.


En quoi consiste ta thèse en quelques mots ?

Ma thèse porte sur l’étude de la robustesse d’un système complexe non linéaire soumis à l’incertitude, appliquée au train d’entraînement d’éolienne. J’y ai analysé la dynamique des engrenages en considérant plusieurs paramètres incertains et leur interaction. J’ai utilisé des méthodes numériques telles que Runge-Kutta, Monte Carlo et Polynomial Chaos pour évaluer la stabilité et la fiabilité du système. Au-delà de l’aspect scientifique, cette recherche m’a permis de mieux comprendre comment la complexité, dans un système mécanique comme dans la vie, peut révéler des formes d’équilibre insoupçonnées.


Quelles sont, selon toi, les qualités nécessaires pour réussir une thèse ?

Je pense qu’il faut avant tout de la patience, de l’humilité et une grande discipline. Une thèse n’est pas une course, mais un voyage intérieur. Elle demande de savoir accepter les échecs, de se relever et d’apprendre encore. Il faut aussi savoir s’organiser, lire beaucoup, et parfois savoir s’isoler pour penser. Dans mon cas, la lecture bibliographique m’a appris à réfléchir en profondeur et à transposer la notion de complexité à la mécanique.


Quelles compétences valorisables as-tu acquises grâce au doctorat ?

J’ai développé une vision systémique, la capacité à relier des éléments très différents pour construire un modèle cohérent. La thèse m’a aussi appris à travailler en autonomie, à communiquer clairement et à traduire la complexité scientifique en idées simples. Sur le plan humain, elle m’a appris la résilience et l’importance de garder une distance personnelle pour réfléchir sereinement, sans se laisser absorber par le tumulte extérieur.


Quels conseils donnerais-tu à un étudiant qui souhaite se lancer dans une thèse ?

Je lui dirais : fais-le si tu aimes chercher plus que trouver. Une thèse n’est pas seulement un projet académique, c’est une école de vie. Ne cherche pas à être parfait, mais à avancer chaque jour un peu plus. Entoure-toi de personnes bienveillantes, mais garde aussi du temps pour toi, pour penser, rêver, et te rappeler pourquoi tu as choisi ce chemin. La thèse, c’est une aventure humaine avant d’être scientifique.

Dr Mouna Hadj Kacem — Docteure en Génie Mécanique (ENIS Sfax / INSA Rouen)

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