Du laboratoire à l’entreprise : comment ma thèse m’a permis de construire des ponts entre recherche et pratique
- Jonathan Siliezar Montaya
- il y a 1 jour
- 3 min de lecture

Merci beaucoup pour votre témoignage.
Pourriez-vous présenter votre parcours avant la thèse ?
Mon parcours académique a débuté en Colombie, à l’Universidad de San Buenaventura de Medellín, où j’ai suivi une formation de cinq ans en ingénierie du son. Cette formation m’a permis de découvrir l’univers de l’ingénierie et de l’acoustique, tout en développant un réel intérêt pour l’expérimentation, la manipulation d’outils techniques et l’analyse de résultats.
À l’issue de cette étape, j’ai souhaité poursuivre mes études à l’étranger et j’ai choisi la France pour vivre cette expérience unique. J’ai intégré une école d’ingénieurs spécialisée en acoustique et vibrations, tout en suivant en parallèle une formation de Master recherche en acoustique. Cela m’a permis d’avoir un premier avant-goût du monde de la recherche.
En quoi consiste votre thèse en quelques mots ?
Ma thèse s’inscrit à l’intersection des paysages sonores, de l’acoustique environnementale et des modèles numériques. L’objectif principal était de créer un pont entre les indicateurs acoustiques modélisés, les mesures objectives de l’environnement sonore, et les descriptions subjectives de la perception du paysage sonore par les habitants. Cette approche pluridisciplinaire est essentielle pour pouvoir prédire comment un environnement urbain pourrait être perçu, d’un point de vue acoustique, en fonction des interventions ou transformations futures. Aussi, elle peut servir à comprendre les différentes dynamiques de certaines sources sonores et leur comportement dans les espaces urbains.
Quels ont été les éléments importants pour le succès de votre thèse ?
De nombreux facteurs sont essentiels à la réussite d’une thèse : un bon encadrement, une ambiance de travail positive, une bonne santé mentale, ainsi qu’une gestion efficace du temps. Il faut garder en tête que, même si la thèse est un projet que l’on mène de façon relativement autonome, on travaille en interaction constante avec d’autres personnes : ses encadrants, ses collègues de laboratoire, d’autres chercheurs. Un doctorant doit savoir élargir son champ de vision, rester ouvert aux échanges et apprendre des autres. Un esprit critique, un bon sens de l’organisation, de la polyvalence et un bon équilibre personnel sont des éléments fondamentaux pour mener à bien un projet doctoral.
Qu’est-ce que la thèse vous a apporté ?
Par où commencer ? Cette expérience m’a apporté énormément : des apprentissages, des amitiés, des moments inoubliables — et d’autres, un peu moins agréables. J’ai eu la chance de participer à des conférences internationales et de rencontrer des personnes que j’admirais pour leurs contributions scientifiques. J’ai pris part à des échanges avec des habitants dans le cadre de projets de science participative. J’ai également eu l’opportunité de transmettre mes connaissances aux étudiants de master ainsi qu’au grand public, notamment lors de la Fête de la science.Mais au-delà de tout cela, la thèse m’a permis de comprendre la véritable valeur d’une science libre et indépendante, en particulier dans le contexte sociétal actuel. J’ai pris conscience de l’importance de soutenir la recherche et de la défendre face aux menaces qui, malheureusement, se font de plus en plus nombreuses ces dernières années.
Quel est votre poste actuel et que vous a apporté votre doctorat dans ce poste ?
J’occupe actuellement un poste d’ingénieur acousticien au sein d’un cabinet de conseil en ingénierie, basé au Luxembourg. Il s’agit de ma première expérience dans le secteur industriel après la thèse, et de nombreux aspects diffèrent du monde de la recherche. Cela dit, je pense que cette double expérience me permet d’apporter une vision complémentaire à mon entreprise. Je peux proposer de nouvelles méthodologies, des outils innovants, et surtout un regard nourri par la recherche et la science ouverte — une approche qui n’est pas toujours présente dans l’industrie. En parallèle, je continue à apprendre au sein d’un environnement dynamique, avec des logiques et des contraintes différentes. Je suis ravi de pouvoir faire dialoguer ces deux univers.
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